Cancer du sein : dois-je me faire dépister ?
Questi ons autour du dépistage systématique
Dans ce livre qui vient de paraître aux Éditions Thierry Souccar, la radiologue Cécile Bour, fondatrice de l’association Cancer Rose, examine à partir de sa pratique de médecin les bénéfices et les risques de cet examen de dépistage qu’est la mammographie.
Il n’y a rien de plus inutile que de faire efficacement ce qui n’aurait jamais dû être fait du tout. La citation de Peter Drucker (1909-2005), placée en début d’ouvrage, est une belle entrée en matière à ce travail documenté qui vise à informer les femmes de manière objective.
C’est à tort que l’on confond souvent dépistage et prévention. Si le premier repose sur des techniques d’analyse médicale, la prévention dépend autant du mode de vie (alimentation, sédentarité, surmenage…) que de facteurs environnementaux comme, par exemple, la présence massive de perturbateurs endocriniens. Autrement dit, les choix personnels ne sont pas seuls en cause, même s’il est toujours salutaire de corriger les mauvaises habitudes de vie. Les pouvoirs publics ont aussi leur part de responsabilité. Eux seuls peuvent légiférer pour limiter, voire interdire, l’usage des substances dangereuses (pesticides, rejets polluants, additifs de synthèse, etc.). Malheureusement, les choix politiques sont dictés par des enjeux économiques à court terme où la santé publique n’entre pas en ligne de compte, ou alors bien insuffisamment.
La question essentielle
Le dépistage du cancer du sein prôné par les autorités incite les femmes âgées de 50 à 74 ans à pratiquer une mammographie tous les deux ans. Au vu du retentissement médiatique des opérations “Octobre rose” et des courriers attentionnés que les caisses d’Assurance maladie envoient à celles qui fêtent leur cinquantième anniversaire, le message est clair : se conformer à ces rendez-vous de dépistage systématique permettra de déceler au plus tôt un éventuel cancer du sein. Ce point est incontestable, bien sûr. Mais le message ne s’arrête pas là : il affirme aussi que la découverte précoce d’une tumeur du sein augmente les chances de guérison.
Forte de son expérience de médecin radiologue, Cécile Bour remet en cause cette certitude. Le chapitre 7 de son livre s’ouvre sur la question suivante : “Le radiologue m’a trouvé un petit cancer. Plus on détecte tôt et mieux c’est, non ?” Prudente, la Dre Bour avance que l’évolution spontanée de la maladie en l’absence de traitement “n’est pas aussi simple que la représentation que l’on s’en fait”. Car si on a longtemps cru qu’un minuscule cancer du sein était forcément destiné à grossir, on sait aujourd’hui que ce n’est pas toujours le cas, loin de là.
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