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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Syndrome de la bouche brûlante

La complémenthérapie à mettre en œuvre

La complémenthérapie peut apporter une aide précieuse aux patients souffrant d’une forme de douleur chronique neuropathique appelée « syndrome de la bouche brûlante ». Une aide obtenue grâce à deux ingrédients naturellement fabriqués par l’organisme : l’acide alpha-lipoïque et le PEA. Et si nous partions à leur découverte ? 

La glossodynie est davantage connue sous sa dénomination populaire de « syndrome de la bouche brûlante » (SBB). Une dénomination qui a le mérite de la clarté. De fait, ce trouble se caractérise par une sensation douloureuse de brûlure affectant le plus souvent la langue mais pouvant toucher aussi d’autres parties, voire l’intégralité de la bouche (lèvres, gencives, palais, gorge). Les symptômes classiquement associés sont la sensation de bouche sèche et l’altération, voire la perte du goût, l’ensemble constituant le syndrome de la bouche brûlante ou SBB, pour faire plus court.

Le SBB est un trouble chronique qui se manifeste surtout dans la deuxième moitié de l’existence. Sa prévalence dans la population générale se situerait autour de 1 %. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes. Le SBB est ponctué d’épisodes douloureux dont la fréquence varie beaucoup selon les individus.

Primaire ou secondaire ?

L’objectif premier des médecins est de déterminer si le SBB est secondaire à un problème de santé sous-jacent, auquel cas on parlera de syndrome de la bouche brûlante secondaire.

Les problèmes de santé sous-jacents peuvent être d’origine locale (prothèses dentaires, bruxisme, dysfonctionnement des glandes salivaires, infection fongique, lichen plan, reflux gastro-œsophagien, consommation excessive de boissons acides…) ou d’origine systémique (diabète, hypothyroïdie…), sans oublier les traitements médicamenteux, en particulier ceux contre l’hypertension artérielle. 

Mais, parfois, on ne trouve rien malgré une débauche d’examens. Le SBB de cause inconnue est qualifié de syndrome de la bouche brûlante primaire. Mais cause inconnue ne signifie pas pour autant absence de cause. En l’occurrence, les chercheurs penchent pour une atteinte des nerfs sensoriels du système nerveux périphérique ou central aboutissant à l’apparition et la chronicisation d’une douleur chronique neuropathique au niveau de la bouche.

Une hypothèse largement partagée qui a fort logiquement conduit le corps médical à prescrire aux patients la classe de médicaments privilégiée pour soulager les douleurs chroniques neuropathiques, à savoir celle des… anticonvulsivants !

Des anticonvulsivants pour moins souffrir ?

Les antalgiques classiques n’étant d’aucun secours dans ce type de douleurs, les médecins se sont rabattus sur les anticonvulsivants, capables de diminuer l’amplification de la douleur par une action sur la sensibilisation des systèmes d’alarme dans la moelle et le cerveau.

La gabapentine (Neurontin), la prégabaline (Lyrica) et le clonazépam (Rivotril) figurent parmi les molécules anticonvulsivantes les plus couramment prescrites. Non contentes d’être peu efficaces, elles exposent à de nombreux effets indésirables, et pour ce qui est du clonazépam, à un risque de dépendance. Bref, la balance bénéfices-risques n’est pas très bonne.

D’ailleurs, le groupe Cochrane, qui rassemble une large communauté de chercheurs indépendants, s’est récemment prononcé sur la gabapentine, indiquant noir sur blanc qu’il est « impossible de prévoir de quel côté penchera la balance bénéfices-risques une fois le traitement engagé ». Pas très rassurant, n’est-ce pas ? Concernant le clonazépam, la position du groupe Cochrane est très tranchée : il ne devrait tout simplement pas être prescrit contre les douleurs chroniques neuropathiques. 

Confrontés à la difficulté de la prise en charge médicale des patients touchés par le SBB, les praticiens ont tout intérêt à se montrer pragmatiques et donc, à ne pas négliger le potentiel thérapeutique d’ingrédients naturels tels que l’acide alpha-lipoïque et le PEA.

Zoom sur deux ingrédients naturels

1 – L’acide alpha-lipoïque

Voilà un antioxydant définitivement à part. Non seulement parce qu’il est soluble à la fois dans l’eau et les graisses – d’où son surnom d’antioxydant universel –, mais aussi et surtout parce qu’il est capable de prolonger la durée de vie d’autres antioxydants tels que la vitamine C, la vitamine E, la coenzyme Q10 et le glutathion !

2 – Le palmitoyléthanolamide (PEA)

Un nouveau protagoniste a récemment fait son apparition : le PEA, un lipide bioactif rattaché au système endocannabinoïde.

Posologie du PEA : 600 à 900 mg 3 fois par jour pendant 6 semaines. 

Résultat : diminution de l’intensité de la douleur chez 16 sujets sur 22, et chez ces 16 sujets, 11 ont bénéficié d’une diminution supérieure à 20 % .

Conseils d’utilisation

Acide alpha-lipoïque (forme R) : 300 mg 1 fois par jour au moment du repas 

Bon à savoir : Il existe deux formes d’acide alpha-lipoïque : la forme R naturelle et la forme S synthétique. La forme S n’est pas utilisable par l’organisme et vient même perturber l’efficacité de la forme R. Privilégier les produits apportant uniquement la forme biologiquement active de l’acide alpha-lipoïque, soit la forme R.

PEA : 400 mg 3 fois par jour au moment ou en dehors des repas

N’hésitez pas à associer les deux produits si vous disposez du budget nécessaire. Je suis persuadé que l’activité anti-inflammatoire du PEA combinée à l’activité antioxydante de l’acide alpha-lipoïque est susceptible de produire des résultats thérapeutiques encore meilleurs. Je ne suis manifestement pas le seul à en être convaincu puisqu’un produit à base de PEA et d’acide alpha-lipoïque a déjà été commercialisé en Italie. Son nom : Peanase Forte.

Le PEA est à essayer en priorité si vous endurez des douleurs de forte intensité. 

Idem si vous souffrez d’une dépression majeure car, oui, le PEA, selon les conclusions d’une revue d’études très récente, peut aussi avoir un effet antidépresseur, soit utilisé seul ou en association avec un médicament antidépresseur.

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