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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Troubles du spectre autistique (TSA)

La nutri-stratégie à mettre en œuvre

Voici une nutri-stratégie globale appliquée outre-Atlantique.
« Protocole ANRC » : tel est le nom de code de ce programme nutritionnel et diététique reposant sur les recherches menées par le Pr Adams depuis plus de dix ans. Un programme capable, chez certains, de produire des résultats véritablement impressionnants, comme vous pourrez en juger en lisant l’article. De quoi susciter l’intérêt de nombreuses familles, sachant que les TSA affecteraient 500 000 personnes en France !

Le protocole ANRC (1) est, pour l’essentiel, basé sur les travaux réalisés par le Pr James Adams à l’Arizona State University. Le fait que sa fille soit atteinte d’autisme explique pourquoi le Pr Adams a choisi de concentrer ses recherches sur l’autisme, en particulier sur ses causes biologiques et les traitements nutritionnels et diététiques susceptibles d’optimiser les fonctions cérébrales et corporelles.

L’étude déterminante du Pr Adams

Dans sa version la plus récente, le protocole ANRC retient le meilleur du protocole nutritionnel et diététique appliqué dans le cadre de l’étude clinique randomisée publiée par le Pr Adams et son équipe en 2018 (2).

Les résultats de cette étude, conduite sur plus d’une centaine de participants majoritairement âgés de moins de 13 ans, se sont révélés très encourageants. On a ainsi noté une augmentation significative du score obtenu aux tests d’intelligence non verbale dans le groupe traité, alors que ce score ne bougeait pas dans le groupe témoin. Aux tests d’évaluation de la maturité sociale (communication, socialisation, autonomie dans la vie quotidienne…), le groupe traité a gagné 18 mois d’âge de développement, contre 4 pour le groupe témoin. À mentionner aussi, l’amélioration marquée des troubles intestinaux et du statut nutritionnel chez les participants traités.

Déroulement du protocole de l’étude

La nutri-stratégie d’un an mise en œuvre dans le cadre de l’étude de 2018 s’établissait comme suit :

⇒ Jour 0 : début de la cure de multivitamines

⇒ À partir du jour 30 : ajout d’oméga-3 EPA/DHA

⇒ À partir du jour 60 : ajout de bains au sel d’Epsom

⇒ À partir du jour 90 : ajout de L-Carnitine

⇒ À partir du jour 180 : ajout d’enzymes digestives

⇒ Du jour 210 au jour 365 : adoption d’une alimentation santé sans gluten, ni caséine, ni soja, ni additifs (colorants, conservateurs…).

Retours favorables des familles

Au terme de l’étude, les familles ont considéré que les cures les plus profitables avaient été celles de multivitamines et d’oméga-3 EPA/DHA. Compte tenu des bienfaits tangibles apportés par le protocole du Pr Adams, les familles se sont montrées déterminées à poursuivre à plus de 85 % la prise de multivitamines et d’oméga-3, à 70 % les bains au sel d’Epsom, à 63 % le régime alimentaire préconisé, et à 44 % la prise de carnitine et d’enzymes digestives.

*

Des effets parfois impressionnants

Le protocole a produit des résultats particulièrement remarquables chez certains participants.

⇒ Premier exemple avec cette fillette de 9 ans atteinte d’une forme sévère de TSA. Son entourage avait constaté qu’elle souffrait d’un manque de force patent qui l’empêchait notamment de monter les escaliers ou de parcourir plus de quelques centaines de mètres à pied. Elle commença à récupérer une certaine force après 4 mois de traitement, et son niveau d’énergie ne fit qu’augmenter au cours des mois suivants. Dorénavant, plus aucun problème pour monter et descendre de la fourgonnette familiale, pour monter et descendre les escaliers ou pour parcourir une distance beaucoup plus longue à pied (plus de 3 km !).

L’amélioration de son état a coïncidé avec la prise de carnitine à dose élevée à partir du quatrième mois. Une corrélation validée par des examens poussés ayant fait apparaître des niveaux de carnitine inférieurs de 32 % à la normale avant supplémentation, et supérieurs de 18 % à la normale après supplémentation.

Une déficience en carnitine se traduit par une faiblesse musculaire et un manque d’endurance, d’où une grande fatigabilité à l’effort. Même des centenaires peuvent tirer parti d’une supplémentation en carnitine, comme l’a prouvé cette étude randomisée au terme de laquelle les chercheurs ont observé une diminution de la sévérité de la fatigue physique et mentale, ainsi qu’une amélioration des fonctions cognitives au sein du groupe carnitine (3).

En pratique

Le protocole ANRC

Le protocole ANRC est la version raccourcie et simplifiée du protocole mis en œuvre dans l’étude de 2018. Il s’étale sur quatre mois et se divise en deux phases :

Phase 1 : supplémentation (3 mois)

Phase 2 : supplémentation + réforme alimentaire (1 mois)

Dans le détail :

⇒ Semaine 1 : début de la cure de multivitamines

⇒ Semaine 5 : début de la cure d’oméga-3

⇒ Semaine 7 : début de la cure de L-Carnitine

⇒ Semaine 9 : mise en route de la réforme alimentaire (régime hypotoxique)
Si des effets positifs sont observés au bout de 4 mois, poursuivre le programme nutritionnel et diététique.

L’expérience montre qu’il faut compter un certain délai pour bénéficier des effets de la supplémentation (multivitamines : 2 à 3 mois ; oméga-3 : 2 à 4 mois ; L-Carnitine : 3 mois) et du régime hypotoxique (1 à 3 mois).

De façon générale, les dosages des compléments alimentaires sont à adapter en fonction du poids corporel. Pour plus de détails, visiter le site de l’ARNC : www.autismnrc.org   

Les cures de vitamines, minéraux, oméga-3 et carnitine ont pour but de répondre aux déficiences nutritionnelles largement observées chez les sujets atteints de TSA, mais également de renforcer la capacité de l’organisme à lutter contre le stress oxydatif et de soutenir les mitochondries dans leur production d’énergie.

Veiller à choisir des compléments alimentaires sans allergènes et sans additifs nocifs. Également, éviter les multivitamines contenant du fer et du cuivre.

En cas de difficulté à appliquer le régime hypotoxique, prendre en parallèle un complexe d’enzymes digestives incluant des enzymes spécialement dédiées à la digestion du gluten et de la caséine.  

Enfin, le Pr Adams recommande de faire doser la vitamine D afin de déterminer le niveau d’apport nécessaire pour atteindre un taux convenable.

Notes :

 

(1) ANRC = Autism Nutrition Research Center (organisation à but non lucratif ayant pour principal objet d’assurer la diffusion du protocole du Pr Adams).
(2) Adams JB, Comprehensive nutritional and dietary intervention for autism spectrum disorder – A randomized, controlled 12-month trial, Nutrients, 2018 Mar.
(3) Malaguarnera M, L-carnitine reduces severity of physical and mental fatigue and increases cognitive function in centenarians : a randomized and controlled clinical trial, Am J Clin Nutr, 2007 Dec.

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