Un champignon anticancéreux

Le cordyceps est un champignon d’origine tibétaine qui se développe en altitude, dans des larves de lépidoptères. C’est un précieux remède de la médecine traditionnelle chinoise qui lui reconnaît des vertus antioxydantes, tonifiantes, aphrodisiaques. On l’emploie pour des troubles rénaux et respiratoires, mais aussi parce qu’il contient un “analogue de nucléoside” naturel : une substance qui entraîne la mort des cellules cancéreuses et empêche les tumeurs de métastaser. Le problème, c’est que ces vertus anticancéreuses sont vérifiables in vitro, c’est-à-dire en laboratoire, mais plus difficilement quand la molécule active du cordyceps, la cordycépine, est confrontée à certaines enzymes. Par ailleurs, elle pénètre difficilement dans les cellules. Or, des chercheurs de l’université d’Oxford ont mis au point un “bouchon protecteur” qu’ils intègrent à la cordycépine et qui la protège des enzymes et favorise sa pénétration dans les cellules cancéreuses pour les détruire. Avec leur procédé, les chercheurs rendent la cordycépine entre 7 et 40 fois plus efficace. Une étude pour déterminer la dose optimale est en cours. Et en attendant, on peut toujours prendre du cordyceps.