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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

10 questions sur l’eau

Depuis qu’on leur a répété durant des années qu’il n’y avait pas de problème sur leur réseau d’eau potable, les Français se bouchent le nez, les yeux, le palais. Pourtant, l’eau du robinet est parfois déconseillée…

L’eau c’est la vie

> 97 % de l’eau de la planète est trop salée pour l’alimentation humaine. La majeure partie des 3 % restants est inaccessible (eaux souterraines, glaciers, etc.).
> Les aliments riches en eau sont généralement pauvres en graisse : à favoriser en cas de surpoids.
> La cuisson dans l’eau facilite la digestion des protéines et augmente leur absorption (viande du pot-au-feu).
> Aliments : pour limiter les pertes en sels minéraux et en vitamines, attendez toujours que l’eau bout pour les y plonger. La forte chaleur fige les nutriments dans les aliments, empêchant leur dispersion dans l’eau ambiante. Ce conseil ne concerne pas les plats qui mijotent et dont on conserve le bouillon.
> Dans la cuisson en papillote, l’aliment cuit dans sa propre eau, ce qui est parfait, à condition d’éviter les feuilles d’aluminium.

1 – POURQUOI DIT-ON QU’UNE EAU EST DURE ?

Une eau dure (riche en sels de calcium et de magnésium) mousse moins facilement avec du savon mais rince mieux. Elle donne plus de tartre… mais elle est moins corrosive qu’une eau “douce”. Tout le monde râle contre l’eau dure, trop “calcaire” car elle encrasse les canalisations et laisse des dépôts. Sauf qu’une eau “douce” a tendance à véhiculer des substances arrachées aux canalisations, ce qui peut être nocif. L’eau “douce” porte donc mal son nom puisqu’elle augmente le risque de transporter du plomb, du fer et d’augmenter la corrosion. Comme elle est moins “rêche” sur la peau, on se rince moins bien… laissant ainsi une pellicule de savon qui peut provoquer des allergies. En fait, l’idéal, c’est d’avoir une eau ni trop douce, ni trop dure, avec un degré “hydrotimétrique” aux alentours de 20 ° F.

2 – COMMENT LIMITER LES INCONVÉNIENTS DU CALCAIRE ?

Les traces blanches qui tapissent le fond des casseroles et bouchent les pommeaux des douches n’entartrent pas, heureusement, les “tuyaux ” humains. Ce calcaire (du carbonate de calcium) n’est probablement pas mauvais pour la santé. Selon plusieurs études, il protégerait même notre système cardio-vasculaire. Pour les machines à laver, les lave-vaisselles ou les sèche-linge, préférez les températures inférieures à 55 %. Précaution identique pour le chauffe-eau, de crainte d’avoir à le faire nettoyer tous les 2 ans par votre plombier. Nettoyez vos casseroles après chaque usage, même si vous n’avez fait que bouillir de l’eau. Utilisez du vinaigre d’alcool, mais avec parcimonie parce qu’à la longue il peut rendre l’émail et le grès poreux (tout comme l’eau de javel).
Vous pouvez aussi brancher un appareil anti-calcaire : certains d’entre eux filtrent le calcaire, d’autres ne le suppriment pas, mais, en inversant l’ionisation du calcium (calcaire), empêchent son dépôt sur les appareils.

3 – LE CHLORE EST-IL MAUVAIS POUR LA SANTÉ ?

L’eau du robinet est largement traitée au chlore. Et la dose de chlore a été augmentée dans le réseau de distribution pour prévenir une éventuelle pollution bactériologique volontaire. Le chlore permet d’éliminer les matières organiques et donc les bactéries. Le goût d’eau de javel dont se plaignent les consommateurs n’est pas lié directement au chlore mais aux sous produits de chloration. Pour atténuer cette saveur (hormis l’utilisation des filtres à charbon, des purificateurs ou des osmoseurs), il suffit de laisser s’aérer une carafe environ une heure au réfrigérateur.
Les sous-produits du chlore sont soupçonnés de favoriser l’apparition de cancers et d’avortements spontanés. Mais l’utilisation du chlore dans l’eau du robinet reste la solution la moins coûteuse : c’est donc la seule technique utilisée pour rendre l’eau “sûre”.

4 – Y A-T-IL DU PLOMB DANS L’EAU DU ROBINET ?

Oui. La moitié de la population française est desservie par un réseau de tuyaux de plomb. Il faut relativiser le problème car il y a plus de 133 sources de pollution au plomb : tabac, fumées dans les villes, peintures anciennes, certains vins blancs ou rosés, etc. De plus, les tuyaux en plomb sont, depuis le temps qu’ils sont en place, “protégés” par une gaine intérieure de calcaire. Ainsi, seulement 37 % de la pollution au plomb (ce qui est déjà beaucoup) est due à l’eau du robinet. Le seuil officiellement acceptable est de 50 μg/l. Il sera de 10 μg/l en 2013… Pourquoi ne pas considérer dès maintenant que c’est la limite à ne pas dépasser ?
Le plomb ne sert à rien au corps humain. Un adulte en bonne santé élimine 90 % du plomb ingéré. Un enfant n’en élimine que 50 %. Ce sont donc les populations fragiles (personnes âgées, malades ou enfants) qui sont le plus touchées.
Les femmes enceintes doivent aussi fuir le plomb car il passe la barrière placentaire dès la 12ème semaine de grossesse. Le plomb peut provoquer des retards mentaux ou des troubles neurologiques.
Il attaque la mémoire et l’attention.
Il se fixe dans nos globules rouges et s’accumule dans les testicules.
Les personnes exposées au plomb dans leur profession cumulent les risques de mortalité par cancer du poumon, du rein et de l’estomac.

5 – COMMENT LUTTER CONTRE LE PLOMB DANS L’EAU ?

Il faudrait changer toutes les canalisations. Faites-le chez vous et insistez lourdement auprès de votre municipalité pour que les travaux sur le réseau d’eau soient entrepris… malgré la conséquence évidente, directe et importante sur les impôts locaux. Laissez couler l’eau quelques instants avant d’en prélever pour votre boisson. N’utilisez jamais d’eau chaude pour la boisson ou faire la cuisine. Méfiez-vous des eaux trop douces (voir question 1) qui se chargent plus facilement en particules de plomb au contact des canalisations.

6 – NITRATES : QUEL EST LE PROBLÈME ?

À l’origine, les nitrates sont des composants du cycle de l’azote, indispensable à la vie des plantes. Les nitrates ne seraient pas si gênants s’ils restaient stables et n’étaient pas nombreux. Mais voilà, ils se décomposent en nitrites et en nitrosamines, composés hautement suspects pour la santé humaine. Quand les nitrates ne peuvent plus être retenus par les sols qui en sont gorgés, ils rejoignent les nappes phréatiques : c’est le cas de zones où l’activité agricole est intense.
Actuellement, la législation impose des normes mais aucune contrainte aux pollueurs qui continuent tranquillement.
Dans l’organisme, les nitrates peuvent se transformer en nitrites qui entraînent au moins deux pathologies :
– la méthémoglobinémie : une affection qui empêche les globules rouges de transporter l’oxygène ; les nourrissons sont particulièrement sensibles à cette maladie.
– la formation de nitrosamines : produits de croisement entre les nitrites et certains acides aminés, les nitrosamines sont soupçonnés d’être cancérigènes chez l’homme.

7 – UN FILTRE OU UN APPAREIL À OSMOSE INVERSE ?

Les appareils de traitements de l’eau intéressent de plus en plus les habitants des pays occidentaux. L’eau filtrée est non seulement utilisée pour la boisson mais aussi pour la cuisson (pâtes, riz, légumes, soupes, pot-au-feu, etc.). Ne filtrant que quelques litres par jour, ils sont installés sur ou sous l’évier de la cuisine.

La carafe à filtration : le système est à éviter car l’eau est stagnante et les filtres souvent bien “légers” ; si vous choisissez ce système, sachez qu’une cartouche pour une famille de 4 personnes doit normalement être changée tous les mois. De plus, si la cruche en elle-même ne coûte pas cher, les filtres et l’obligation de les remplacer souvent rendent cette solution de loin la plus coûteuse.

Le filtre à charbon relié directement au robinet : c’est une solution pratique et bon marché. Ce filtre élimine le chlore et d’autres substances chimiques (colorants, détergents, etc.). Il retient aussi certaines particules lourdes comme le plomb. En revanche, il n’a aucun effet sur le calcaire et il est insuffisant dans les régions à trop fortes concentrations en nitrates. Une cartouche (d’appareil courant) pour une famille de 4 personnes doit être changée tous les 4 à 6 mois. Un filtre à charbon (de préférence compressé) est suffisant dans la plupart des grandes villes. Les filtres à charbon s’achètent dans les magasins de produits diététiques, les hypermarchés, les grands magasins et les grandes surfaces d’appareils ménagers.
N’hésitez pas à mettre le prix, sachant que :
– la cartouche de remplacement coûte assez cher ;
– le filtre de cartouche doit être le plus épais possible ;
– il vaut mieux du charbon compressé que du charbon en granules ;
– le débit (l/h) n’est pas un critère.

L’osmose inverse : ce système filtre tout, absolument tout. L’eau à la sortie est parfaitement pure. Chlore, nitrates, calcaire et toutes les impuretés ou produits ajoutés sont éliminés. Mais il n’y a plus non plus de minéraux ni d’oligo-éléments. Le système entraîne des rejets d’eau à l’égout : il faut entre 2 à 5 litres (selon les appareils) d’eau traitée pour 1 litre d’eau au robinet. On trouve des osmoseurs à moins de 1000 euros. Ils sont branchés sous l’évier. Certains appareils peuvent être installés sans l’intervention d’un plombier grâce à un système de robinet auto-perçant. Cette solution est particulièrement indiquée pour les familles nombreuses, les zones très polluées, les petites collectivités, les artisans des métiers de bouche, les restaurants, etc. Certaines marques proposent, en option, un dynamiseur, pour donner à l’eau osmosée des qualités comparables à celles de l’eau de source.

Le purificateur par multi-filtration : solution intermédiaire entre les filtres à charbon et l’osmose inverse, le purificateur par multi-filtration permet de conserver la plupart des oligo-éléments et minéraux, tout en éliminant la plupart des toxiques. Il s’agit d’un système de filtres multiples (charbon compressé + filtre anti-nitrates, + filtre anti-UV, etc.), branché sous l’évier. Certains appareils sont munis d’un compteur pour le remplacement des filtres. Compter un remplacement des filtres tous les ans ou tous les 2 ans selon le type d’appareil.

8 – LES EAUX MINÉRALES SONT-ELLES STÉRILES ?

Non. Elles contiennent, à l’émergence de la source, une microflore naturelle. C’est d’ailleurs la présence de cette flore qui témoigne que l’eau n’a pas été traitée. Cette flore est incapable de se développer dans l’organisme : elle est non seulement inoffensive mais aussi, comme le précisent certains travaux universitaires, elle constitue une protection contre les bactéries nocives qui pourraient polluer l’eau à son embouteillage.

9 – COMMENT CHOISIR SON EAU ?

Il existe plus de 1200 sources exploitées en France. Certaines, de composition stable, ont donné naissance à des “eaux minérales” (elles ont alors des indications précises dues à leur composition particulière) tandis que d’autres ne peuvent revendiquer que l’appellation “eau de source”. “Minérales”, de “montagne” ou “de source”, les eaux doivent répondre à des normes strictes. Pour une utilisation quotidienne, il est préférable de boire de l’eau de source et, si possible, de “montagne”. Les tests stipulent des taux de nitrates et de nitrites proches de zéro.

10 – BOUTEILLE EN VERRE OU EN PLASTIQUE ?

Tout dépend de l’eau choisie. Il semble qu’une eau faiblement minéralisée soit plus à l’aise dans une bouteille en verre tandis qu’une eau riche en minéraux préfère le plastique. Si l’environnement avait son mot à dire, il choisirait la bouteille en verre.
La bouteille en verre
Pour la fabriquer, on mélange du sable, du calcaire, du carbonate de calcium et du verre recyclé. On chauffe le tout à 1600 ° C dans un four. On calibre des “gouttes” dont la masse correspond à celle de la future bouteille. Chaque goutte passe successivement dans deux moules pour donner la future bouteille.
La bouteille en plastique
Il y a quelques années, elles étaient en PVC. Aujourd’hui, elles sont en PET. Cette nouvelle matière se présente sous forme de granules qui sont fondus à 280° C avant d’être injectés dans des moules pour former les bouteilles. En théorie, le PET est aussi recyclable que le verre. Sauf quand il est brûlé et part en fumée.

À LIRE :
L’Eau et votre santé – 101 questions- réponses pour bien choisir votre eau quotidienne — Anne Marie – Éditions Ambre — 21 €
Ce livre est très utile pour décider s’il vaut mieux boire de l’eau filtrée, de l’eau osmosée ou de l’eau en bouteille, choisir les marques d’eau etc. Bon nombre des informations utilisées dans cet article ont été tirées de ce livre.

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