De la bouche à l’estomac

La petite rubrique d'anatomie

Dans ce nouvel épisode, nous allons reprendre là où nous sommes arrêtés le mois dernier. Après avoir transformé la nourriture en bol alimentaire avec notre appareil manducatoire, voyons ce qui se passe quand on l’avale.

Pour celles et ceux qui ne seraient pas abonnés et qui auraient loupé le numéro précédent, je veux bien faire un petit résumé de ce dont on a parlé, mais c’est la dernière fois (je rigole, hein !). La bouche est la première étape de l’appareil digestif : elle attrape la nourriture, la broie, la contrôle (par le goût et les sensations) et entame le processus digestif en l’imprégnant de salive.

Venons-en maintenant à l’étape qui suit la manducation…

Une chorégraphie en 4 étapes

Une fois la nourriture transformée en bol alimentaire, elle doit poursuivre sa route. Mais elle ne peut pas glisser d’elle-même dans notre système digestif. On doit l’aider en déglutissant.

La déglutition est une chorégraphie très précise qui nous permet d’avaler. Elle suit quatre étapes qui mobilisent plusieurs éléments de notre bouche et de notre gorge.

1. La déglutition débute avec la fermeture antérieure de la bouche. On peut avaler avec la bouche entrouverte si on se force, mais il est plus pratique et plus commun d’avaler la bouche fermée.

2. Ensuite vient la phase vélo-pharyngienne : le velum (palais mou) se recule et bloque la respiration. La langue recule aussi, se colle contre le palais pour pousser le bol alimentaire vers le pharynx. Et souvenez-vous, le pharynx débouche alors vers deux chemins possibles : sur les voies digestives, mais aussi sur les voies respiratoires. Mais pas d’inquiétude, le larynx descend et passe carrément sous la langue, entraînant la fermeture mécanique du conduit respiratoire avec le rabattement de l’épiglotte (qui fait office de clapet de sécurité).

On est donc en apnée : les voies respiratoires sont bloquées en amont (nez et bouche) et en aval (larynx).

Dans l’épisode sur les cordes vocales, je vous avais parlé de l’os hyoïde, cet étrange os qui n’est attaché à aucun autre, mais qui est relié à 26 muscles alors qu’il est tout petit. Il a un rôle central dans cette étape de la déglutition, puisqu’il est le point rigide reliant les muscles de la déglutition. Cet os ne peut se briser qu’avec une pression volontaire et continue sur la gorge, aussi sert-il en médecine légale à diagnostiquer les victimes de strangulation.

C’est à ce moment crucial de la déglutition que peuvent arriver les fausses-routes, quand la chorégraphie n’est pas parfaite. Il arrive que cette mécanique soit fatiguée par des troubles musculaires, souvent liés à l’âge, et que la nourriture emprunte le mauvais tuyau.

Pour lire la suite

Déjà abonné·e, connectez-vous !

Magazine

À lire aussi

La cuisine des estomacs sereins

Notre estomac a une lourde tâche à accomplir chaque jour, et même plusieurs fois par jour : l’alléger un peu ne peut que l’apaiser, tout en travaillant à la finesse de notre ligne et en préservant notre santé… puisqu’on retrouve, en filigrane de ses conseils, les grandes lignes du régime Seignalet.