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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Abeilles

Des jachères apicoles pour les nourrir

Selon les derniers chiffres de l’ AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), les colonies d’abeilles sont en partie décimées dans 14 départements français (Alpes-de-Haute-Provence, Aveyron, Deux-Sèvres, Dordogne, Haute-Garonne, Hérault, Loire, Lozère, Puy-de-Dôme, Pyrénées Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Sarthe, Vienne, Haute-Vienne). Pour tenter d’apporter une réponse à ce déclin, le réseau “Biodiversité pour les abeilles” a mis en place, cette année, 44 jachères apicoles en France métropolitaine, avec pour objectif de recréer un environnement favorable aux “mouches à miel”. Représentant actuellement une surface modeste de 400 hectares, avec des superficies mises en jachères très hétérogènes (de 3 à 99 hectares), cette initiative devrait se développer l’année prochaine.

Les causes du déclin

Attaques parasitaires, qui provoquent des épidémies… Diversité florale en chute, facteur de malnutrition… Conditions climatiques extrêmes, durcissant la vie des ruches… Intoxications mortelles dues aux pesticides… Les scientifiques et les apiculteurs s’accordent à dire qu’ il existe une multitude de causes expliquant le déclin des abeilles. Partant de ce constat, les initiateurs du projet (quelques agriculteurs, apiculteurs et organisations professionnelles) ont décidé d’agir sur deux de ces causes : la diversité florale et les pesticides. Des terres agricoles, mises en jachère dans le cadre de la PAC (politique agricole commune), ont été ensemencées avec des variétés florales riches en pollen et nectar, sans recours à des insecticides et fongicides comme l’impose l’Europe pour le traitement de ces surfaces. Ainsi, avec ce projet, les abeilles locales ont à leur disposition un “garde-manger” avec leurs deux principales sources de nutriments : le nectar, source de glucides (sucres), utilisé pour la fabrication du miel, et le pollen des fleurs, unique source de protides (protéines) de la ruche avec 20 à 30 kg de pollen nécessaire chaque année. Ces jachères permettent donc aux abeilles de trouver une alimentation plus variée et équilibrée principalement au printemps et en été, les 2 saisons primordiales pour les colonies et la production de miel.

Accessoirement, ces espaces sont de véritables réserves alimentaires et espaces de vie pour une foule d’autres insectes, sans oublier certaines espèces d’oiseaux, ceci en conservant les intérêts agronomiques des jachères:
=> restauration de la fertilité des sols enrichissement des sols en matière organique
=> rupture du cycle de certains ravageurs de culture
=> amélioration de la structure du sol
=> lutte contre l’érosion des sols
=> lutte contre les adventices des cultures
=> lutte contre le lessivage des nitrates, et leur intérêt économique, avec la production de fourrage, sur dérogation, dans les zones d’ élevage soumises à sécheresse.

Au-delà des professionnels, selon un sondage réalisé par BVA pour le magazine Valeurs Vertes, 91% des Français qui jardinent estiment que la biodiversité est importante pour la survie des abeilles. Si 70% d’entre eux déclarent ne pas tenir compte de l’apport nutritif des fleurs qu’ils plantent, 88% souhaiteraient que ce type d’informations figure sur les emballages des plantes. Ils sont ainsi 87% à être prêts à changer leurs habitudes pour améliorer la biodiversité. Alors, à quand des sachets de graines avec des mentions relatives à la nutrition des abeilles, en lieu et place des OGM et des risques de transferts de gènes qu’ils présentent pour les abeilles? (Le zoologiste allemand Hans-Hinrich Kaatz a démontré qu’un gène, utilisé pour modifier des graines de colza, s’était transféré à une bactérie vivant dans les intestins des abeilles).

Article écrit par Alex Belvoit

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Marc Dufumier…

L’agroécologie peut être considérée comme une discipline scientifique dont les pratiques agricoles pourraient s’inspirer pour l’équilibre des écosystèmes. Marc Dufumier a passé sa vie à voyager et à étudier les agricultures du monde entier. Président du collectif Commerce Équitable France, aujourd’hui à la retraite, il milite pour développer des systèmes agraires productifs et durables en circuits courts.

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