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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La dysphonie spasmodique, une maladie qui casse la voix

Une voix rauque ? Cassée ? Éteinte ? Il s’agit peut-être d’une dysphonie spasmodique, une pathologie qui s’attaque aux cordes vocales.

Les raisons d’avoir la voix cassée de façon aiguë ou chronique ou d’avoir une modification temporaire de la voix (rauque, éteinte, trop grave ou trop aiguë, éraillée, enrouée, chuchotée…), autrement dit une dysphonie au sens large, ne manquent pas. On pense notamment aux laryngites et autres viroses saisonnières, au tabagisme, aux coups de froid, aux malformations des cordes vocales, aux polypes, aux cancers (gorge, thyroïde, œsophage…) et nodules des cordes vocales, à l’allergie aux pollens, aux traumatismes crâniens, aux bronchites avec toux, aux accidents d’intervention chirurgicale (lésion du larynx, des cordes vocales, des nerfs…), au reflux gastro-œsophagien, à la polyarthrite rhumatoïde ou encore à une nuit de supporter sportif ou une soirée trop arrosée. Reste enfin le surmenage vocal (chanteurs, enseignants, conférenciers, journalistes, etc.), une dysphonie fonctionnelle.

Origines neurologiques

Mais la dysphonie peut aussi être liée à une lésion ou une pathologie neurologique bien identifiée, comme une lésion du nerf pneumogastrique, la maladie de Parkinson (voix enrouée caractéristique), ou encore une pathologie endocrinienne (thyroïde). Reste enfin la modification de la voix avec l’âge où elle devient plus grave et moins forte.

Du larynx…

Difficile de parler de dysphonie sans aborder l’anatomie particulière du larynx (qui signifie gosier, en grec). Le larynx fait suite au pharynx que l’on peut apercevoir à l’examen du fond de la gorge, juste derrière la luette. Il appartient aux voies aériennes supérieures et se situe sous l’épiglotte. C’est un conduit cartilagineux qui relie le fond de la gorge (pharynx) à la trachée, cet autre conduit cartilagineux qui plonge vers les poumons pour y amener l’air et son oxygène.

… Aux cordes vocales

Le larynx est pourvu de deux cordes vocales à son sommet, à peu près au niveau de la pomme d’Adam. Les cordes vocales s’apparentent à des bandelettes, des sortes de ligaments horizontaux orientés d’avant en arrière qui vibrent pour produire la voix lorsqu’elles s’ouvrent. Elles forment alors une ouverture en forme de “V”, la pointe du “V” en avant. Le larynx est pourvu de nombreux muscles qui s’insèrent sur les cartilages qui le composent. Précisons enfin qu’on respire à travers les cordes vocales.

Spasmes musculaires

Derrière toutes ces dysphonies de causes bien identifiables se cache la dysphonie spasmodique, une pathologie à l’origine encore mal connue. Elle toucherait plutôt les femmes autour de 40 ans. Le terme spasmodique fait référence aux spasmes qui touchent les muscles du larynx et les cordes vocales. La maladie s’apparente aux dystonies, ces troubles neurologiques qui s’accompagnent de contractions musculaires douloureuses, prolongées et involontaires fixant les membres dans une attitude figée.

Facteurs favorisants

Si la dysphonie spasmodique se manifeste également par une voix modifiée, elle ne correspond pas à une atteinte lésionnelle, comme celles énumérées plus haut. Plusieurs situations peuvent exposer à cette maladie : un choc émotionnel, une infection des voies respiratoires, un stress important… Elle s’accentue lors de la fatigue et pendant le stress.

Deux formes bien distinctes

La dysphonie spasmodique comporte deux formes un peu différentes :

  • La dysphonie spasmodique dite en “abduction” (écartement), pendant laquelle les cordes vocales vont s’écarter du fait d’un spasme musculaire soudain. La dysphonie s’accompagne d’une fuite d’air. La voix s’interrompt soudainement et de l’air passe alors par les cordes vocales. Cette forme est rare.
  • La dysphonie spasmodique dite en “adduction” (rapprochement), au cours de laquelle les cordes vocales se rapprochent pour se fermer de façon soudaine, sans que le patient ne puisse les en empêcher. La voix paraît étouffée, comprimée, et ce sont surtout les débuts de mots ou les voyelles qui sont concernées.

La laryngoscopie permet de distinguer la forme concernée.

Examens complémentaires

Avant d’évoquer le diagnostic de dysphonie spasmodique, ou lorsqu’un doute persiste, le praticien (ORL le plus souvent) élimine d’abord les autres causes d’altération de la voix en examinant et en interrogeant bien le patient. Il examine le larynx avec un miroir laryngé, recourt parfois aussi à une laryngoscopie : deux examens destinés à mettre en évidence une cause éventuelle de voix déformée au niveau des cordes vocales ou du larynx. En l’absence de lésion, d’autres examens complémentaires sont possibles, comme une stroboscopie des cordes vocales (étude de leur vibration), une IRM ou une électromyographie destinée à étudier les muscles du larynx.

Traitements

À la différence de la plupart des maladies rares, la dysphonie spasmodique connaît des traitements symptomatiques qui dépendent de sa forme exacte. D’une façon générale, la maladie répond bien à la toxine botulinique qui, injectée dans les muscles laryngés, va faire sauter le spasme, avec une efficacité d’environ 70 %. Ce traitement ayant une efficacité temporaire, il faut réitérer l’injection. Outre la toxine botulinique, l’ORL peut recourir à une intervention chirurgicale, notamment dans la forme en adduction.

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