Des blessures sportives à répétition…
... et si c'était un déficit en sélénium ?

Oligo-élément indispensable, le sélénium fait peu parler de lui. Et pourtant, un déficit en cet antioxydant puissant peut se traduire par l’apparition de pathologies graves.
Le sélénium fait partie de la grande famille des oligoéléments, au même titre que le zinc, le cuivre ou le fer. Surtout, on le classe également dans une autre famille essentielle, celle des antioxydants, qui permettent de lutter contre les effets néfastes des radicaux libres issus de l’oxygène connus pour entraîner des dégâts cellulaires importants (attaque des protéines, dégradation de l’ADN, destruction des membranes cellulaires…). Le sélénium permet l’action d’une enzyme particulière, la glutathion peroxydase, une enzyme qui s’oppose à l’oxydation des lipides sous l’effet des radicaux libres.
Prévention des cancers…
À l’instar des autres antioxydants, le sélénium est donc un acteur important dans la prévention des cancers (côlon, poumon, prostate, vessie, oesophage, estomac…).
… mais pas seulement
Le sélénium concourt aussi à ralentir les processus de vieillissement cellulaire, à protéger de l’athérosclérose, des infections ou de l’insuffisance cardiaque (maladie de Keshan), sans parler de la protection contre la maladie de Parkinson et peut-être également de la maladie d’Alzheimer. Le sélénium est utile en cas de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Un déficit en sélénium expose aussi aux blessures musculaires sportives. Car rappelons qu’un tiers des réserves de sélénium est situé dans les muscles. Le sélénium contribue également à lutter contre l’accumulation des métaux lourds dans l’organisme. Il est donc important de consommer les aliments qui en sont riches.
Aliments riches en sélénium• Noix du Brésil |
Dosage
Le dosage du sélénium n’est pas de pratique courante et sa prescription est donc médicale. Il peut être recommandé lorsqu’il existe une suspicion de déficit : trouble alimentaire (maladie digestive, malabsorption, anorexie, cancer, mucoviscidose…), atteinte hépatique (cirrhose, hépatite…), pratique intensive d’un sport (blessures à répétition, fatigue…). En pratique, le taux normal sanguin de sélénium est compris entre 60 et 120 μg/l. Quant à l’excès de sélénium, il correspond le plus souvent à une intoxication professionnelle.
Quand se supplémenter ?
Appauvrissement des sols oblige, l’apport quotidien en sélénium est bien souvent insuffisant. Environ la moitié de la population a des apports inférieurs à ceux recommandés. On préconise donc une supplémentation chez les plus de 80 ans pour stimuler l’immunité, mais aussi chez les cardiaques, chez ceux qui présentent une athérosclérose importante, lors des cancers, du diabète ou de certaines maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, par exemple. Mais attention, une supplémentation trop importante peut paradoxalement augmenter le risque de cancer de la prostate ! Il ne faut donc pas en abuser.