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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Guy Lalière, l’amoureux des plantes sauvages

Partir à la découverte des plantes sauvages et comestibles : telle est la proposition de Guy Lalière, naturopathe et spécialiste de la flore auvergnate. C’est donc dans les Combrailles que nous l’avons retrouvé, entouré de botanistes néophytes mais très enthousiastes !

DES MAUVAISES HERBES ?
La journée commence par l’identification de «mauvaises herbes» arrachées dans un jardin. «Ça, c’est une rosette de coquelicot, et celle-ci, avec ses minuscules fleurs mauves, de la doucette – enfin, de la mâche sauvage… Les deux sont comestibles.»
Ben, ça alors ! Voilà que mes mauvaises herbes se transforment soudain en herbes bonnes à manger…
«C’est sûr, dorénavant, on ne va plus rien oser arracher !», s’exclame une dame venue  perfectionner son savoir végétal. Il est comme ça, Guy Lalière, mine de rien, il vous renvoie vos convictions «aux orties». Normal pour un botaniste passionné depuis l’enfance par ces plantes que l’on dit sauvages.
«J’ai commencé mon apprentissage dès l’âge de 4 ans en suivant ma grand-mère dans la montagne thiernoise. Elle se soignait à l’aide des plantes et adorait le contact avec la nature. Elle allait cueillir la porcelle enracinée qu’elle appelait le «pissenlit bâtard». De retour à la maison, elle la faisait blanchir puis revenir à la poêle. Un régal ! C’est la première plante sauvage que j’ai mangée…», se souvient le Forézien. Elle lui a aussi transmis quelques-uns de ses secrets : c’est ainsi qu’il a appris à faire macérer des fleurs de lys dans l’huile d’olive pour soulager les brûlures ou dans la gnôle pour désinfecter les blessures.

ON PIÉTINE NOTRE GARDE-MANGER…
Observer, goûter, respecter : voilà le secret des plantes sauvages. «On piétine notre garde-manger, constate le botaniste autodidacte qui cherche à se réapproprier ce savoir ancestral. Sur les 12 000 espèces de plantes vasculaires, 10 % étaient utilisées par les Anciens ; aujourd’hui ne sont plus cultivées que 50 variétés de fruits et légumes !» L’homme, bien que réservé, est intarissable lorsqu’on le questionne sur ces véritables cadeaux que Dame nature nous offre, en fonction du terrain et de la saison, et toujours avec générosité, pendant 10 mois sur 12.
Alors que nos pas nous mènent dans une clairière, nous tombons sur un tapis de porcelle enracinée (au toucher, ça ressemble effectivement à de la peau de porc). Nous les goûterons en salade, mais elles peuvent aussi se déguster cuites. Plus loin, c’est de l’achillée millefeuille, «Achillea millefolium», précise Guy pour ceux qui ont apporté un herbier. Ses feuilles ne se mangent que lorsqu’elles sont toutes jeunes. Quelques pâquerettes tomberont dans notre escarcelle : fleurs et feuilles sont comestibles ; elles parfument agréablement l’eau de la gourde. Quand aux violettes, ses ravissantes fleurs odorantes décoreront la salade tandis que ses feuilles épaissiront notre soupe. Et l’alliaire trouvée sur le chemin du retour viendra remplacer l’ail.

ÉNERGIE
Après avoir trié la cueillette et allumé un feu de camp, chacun s’affaire à la préparation de notre déjeuner «sauvage». Le plus étonnant, c’est qu’après avoir mangé une soupe, quelques beignets et une salade, l’on se sent parfaitement rassasié. Rien de vraiment surprenant lorsqu’on sait que ces herbes que l’on dit mauvaises sont en réalité goûteuses et remplies d’énergie.
Je laisse le mot de la fin à la grand-mère de Guy qui répétait en patois : «N’io re de posa que ne torno» – autrement dit, «Il n’y a rien de passé qui ne revienne»… C’est l’objectif que son botaniste de petit-fils s’est fixé : accompagner ses contemporains dans la redécouverte de ce savoir ancestral plein de bienfaits et de saveurs extraordinaires.

CONTACT
Guy Lalière : www.guylaliere.com
À LIRE
La cuisine sauvage au jardin, de AJ & B. Bertran (Éditions de Borée)
Mangez vos soucis ! de François Couplan (Éditions Alternatives)
Gastronomie & plantes sauvages, de Daniel Zenner (ID L’Éditions)
Sauvages et comestibles, de Marie-Claude Paume (Edisud)
Les plantes bio-indicatrices, de Gérard Ducerf & C. Thiry (Pomonature)

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