Je m’en lave les mains !
Cette expression sonne juste : elle signifie, en quelques mots, ne pas se sentir concerné (ni se laisser culpabiliser). Eh bien, des chercheurs belges ont voulu savoir si elle reflétait la réalité. Leurs conclusions, publiées dans la revue Frontiers in Neuroscience, confirment que c’est le cas. Ils ont demandé à des volontaires d’écrire sur une feuille des actions qu’ils avaient commises et qu’ils considéraient comme « douteuses ». Ensuite, ils les ont séparés en trois groupes : les uns devaient se laver les mains, les autres regarder une vidéo montrant quelqu’un se lavant les mains, les derniers une vidéo sur un sujet quelconque. Puis les participants devaient aider un étudiant en remplissant quelques questionnaires chez eux et en les envoyant sous trois semaines. Ceux qui s’étaient lavé les mains ont été ceux qui ont rempli le moins de questionnaires et ont le moins aidé les étudiants, suivis de ceux qui avaient vu quelqu’un se laver les mains en vidéo, puis de ceux qui avaient regardé autre chose… Bref, ceux qui se lavent les mains sont aussi ceux qui se montrent le moins altruistes. Pour les auteurs de l’étude, les résultats montrent l’ancrage de « l’universalité des rituels de purification par l’eau qui lient la propreté physique à la propreté morale ». En résumé, une fois qu’on s’en est lavé les mains, c’est un peu comme si on avait reçu l’absolution !
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