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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La consultation médicale

IRM, examen de sang, échographie, biopsie, scanner, radiographie… nombreux sont les examens complémentaires pratiqués par les médecins, souvent riches d’informations, ne serait-ce que pour diagnostiquer la pathologie. Pour autant, rien ne remplace l’interrogatoire et l’examen du patient.

Paperasserie administrative qui ne cesse d’augmenter au grand dam des médecins, visites à domicile éloignées du cabinet dans les zones rurales, sans parler de la gestion du cabinet et des exigences de la formation continue… les médecins se plaignent — à juste titre — de manquer de temps pour leurs patients. D’où l’impression, pour ces derniers, d’avoir été parfois « expédiés » au détriment de leur écoute (voir encadré) et de l’examen clinique, sans parler des conseils de prévention alimentaire ou d’hygiène de vie, au profit de la prescription — rapide — d’un examen complémentaire censé résoudre tous les problèmes de diagnostic. Et pourtant, un interrogatoire bien mené et l’examen clinique demeurent les fers de lance du diagnostic et de la thérapeutique… bien moins coûteux pour la société que les examens complémentaires. Le Docteur House, au savoir encyclopédique, certes, n’a rien inventé d’autre que d’écouter le patient et de l’examiner de façon rigoureuse…

Un interrogatoire…

L’interrogatoire est essentiel. Mal ou insuffisamment mené, il donne lieu alors à une débauche d’examens complémentaires et à un égarement médical qui risquent de faire perdre un temps précieux pour le patient. Il peut même permettre un diagnostic à lui seul, étayé le cas échéant par des examens complémentaires ciblés, et donc utiles. Il comporte le motif de la plainte et « l’histoire de la maladie » (premiers signes, évolution…), mais aussi les antécédents personnels et familiaux (pathologies chez les parents proches), les habitudes de vie : profession, type d’alimentation, consommation d’alcool, tabagisme, sport, passé obstétrical éventuel, environnement de vie (pollution, toxiques ?), les prises médicamenteuses, les antécédents allergiques et, le cas échéant, les voyages à l’étranger (recherche de maladies infectieuses chroniques ou récidivantes).

… basé sur l’écoute !

Qu’on le veuille ou non, la médecine est d’abord un métier… de la communication ! Mais force est de constater que l’écoute — « chronophage » — est trop souvent négligée. Et pourtant, elle participe à la (psycho)thérapie du patient, car elle contribue à l’expression de ses émotions et de ses tensions intérieures. Une conséquence s’impose : un médecin qui écoute — donc silencieux dans un premier temps — est un médecin qui effectue déjà un travail de soin. C’est tout sauf une perte de temps pour le patient comme pour le médecin. Et ne vous formalisez pas si le médecin reformule vos propos : cette technique bien connue en communication permet de préciser votre pensée, de la clarifier et de la synthétiser en quelques mots. En d’autres termes, la reformulation dissipe les malentendus.

Quand l’écoute vient à manquer *

⇒ En moyenne, un patient est interrompu par son médecin au bout de 22 secondes, alors qu’il lui faudrait 4 fois plus de temps pour s’exprimer !
⇒ 78 % des consultants cessent de parler au bout de 2 minutes.
⇒ 2 % des consultants parlent plus de 5 minutes.

* Chiffres issus de Médecine générale, Collège National des Généralistes Enseignants, éditions Masson, 2003.

Examen clinique

De principe, l’examen médical doit être complet, et ne pas se limiter à la zone à problème, au risque de passer à côté du diagnostic. À titre d’exemple, un glaucome (une pathologie oculaire liée à l’augmentation de la pression à l’intérieur du globe) peut se manifester par des vomissements, qui risqueraient de focaliser le médecin sur l’abdomen. Autre exemple, une douleur dans l’épaule gauche, synonyme parfois d’infarctus du myocarde, peut orienter à tort vers une tendinite. De leur côté, les bouts des doigts en forme de baguette de tambour, ou hippocratisme digital, doivent orienter vers une pathologie respiratoire (dilatation des bronches, tuberculose, cancer…) et non pas simplement vers une malformation du squelette de la main. En général, le médecin examine son patient par « grands appareils » et organe par organe : cardio-vasculaire (auscultation du cœur, palpation des artères…), respiratoire (auscultation des poumons), digestive (palpation de l’abdomen), génito-urinaire (palpation des reins, des organes génitaux), musculo-squelettique (examen du squelette, des articulations…), nerveux (examen neurologique complet).

Recherche du diagnostic

Ce n’est qu’après l’interrogatoire et l’examen clinique, consignés dans le dossier médical tenu à jour (un médecin ne peut pas tout mémoriser), qu’une demande d’examens complémentaires peut être envisagée afin de rechercher ou d’étayer le diagnostic. Attention toutefois : la compétence d’un médecin ne se juge pas seulement à la longueur des examens demandés… mais à leur pertinence ! Reste ensuite la mise en route du projet thérapeutique qui doit être expliqué au patient avec précision, c’est la condition sine qua non pour qu’il y adhère. Autant d’étapes essentielles dans la démarche médicale.

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