L’alchimie de l’énergie
Le principe de la vie relève d’un mouvement permanent de transformation à potentiel évolutif : apparition – maturation – disparition. Et il en va ainsi pour tout ce qui appartient à la vie. Cet article a pour but de nous faire souvenir à quel point la vie aime tout ce qu’elle interpénètre, qu’il s’agisse des minéraux, des végétaux, des animaux et des êtres humains. Absolument tout ce qui existe se trouve impliqué dans l’incontournable loi de la transmutation de l’énergie. Un enseignement de sagesse universelle dont nous pouvons tous profiter.
Matériel, immatériel, tout est énergie et rien ne peut exister sans son flux et reflux constants. Nos états d’être, produits par nos pensées et nos sentiments, sont des fabricants de bonheur ou son contraire. Vivant une situation difficile, nous engendrons une rébellion parfois violente ou de la frustration et peut-être du découragement avec, en finalité, la dépression. La solution réclame la question : que nous manque-t-il pour être heureux ? La réponse se précise : apprenons à devenir acteurs de la vie que l’on souhaite plutôt qu’en demeurer plus longtemps le spectateur insatisfait.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme
Les paroles prononcées et les actes produits utilisent une qualité d’énergie similaire à la pensée et aux sentiments qui en sous-tendent l’application. Quelque part dans l’espace intérieur et profond de l’être, l’empreinte émotionnelle dépose une trace énergétique subtile qui suivra la trajectoire de l’énergie de la vie en ramenant sans cesse à la surface la force de la répétition. Ainsi les multiples aspects des situations récurrentes dont on se demande d’où elles peuvent bien provenir, sont en réalité la duplication de la cause qui un jour les a engendrées par l’attraction de nos pensées. Ce faisant, le propos ici n’est pas de s’étendre sur le résultat négatif de nos créations intérieures mais plutôt de se relier à la manière dont l’énergie fonctionne dans l’établissement de sa transmutation.
À la recherche de la pierre philosophale
Il s’agit de franchir les trois étapes par lesquelles l’alchimiste transmute les métaux vils en or pur. Nous concernant, il est question d’utiliser les trois processus qui permettent de triompher d’un état d’être intérieur trop lourd et trop difficile à vivre. Pour cela, nous devons nous mettre à l’œuvre en nous employant avec beaucoup d’attention à découvrir le trésor caché en la réalité de toutes choses.
– L’Œuvre au Noir
Transmuter l’énergie sombre en lumière
Cette première étape consiste à séparer en nous tous les éléments contraires à notre bien-être, c’est-à-dire les tendances négatives qui, à l’état latent, résident au fond de notre personnalité et se manifestent dès qu’une situation favorise leur remontée à la surface de notre être. De ces états dommageables nous devons nous libérer. La peur, la tristesse, les regrets mais également la colère, les ressentiments, la jalousie et l’insatisfaction font tous partie des forces de l’ombre qui nuisent gravement au bonheur et au bien-être de la vie. Laisser perdurer ces sentiments en soi et ne rien faire pour les déloger, c’est accepter le mal de vivre et s’en contenter. Personne ne veut cela, alors vite à l’œuvre de transformation !
Pratique
Faire quelques pas dans la nature en laissant venir en soi un sujet de mécontentement, quelque chose qui nous préoccupe particulièrement, qu’il s’agisse d’un souvenir lointain toujours présent à la mémoire ou d’un instant vécu récemment et qui embarrasse notre esprit et trouble notre coeur. Après avoir distinctement mis à jour le problème, faites un grand pas en avant en repliant les bras contre les flancs tout en fermant très fort les poings de chaque côté. La tête inclinée en avant et les yeux baissés indiquent la concentration soutenue sur le sujet. Cette attitude est maintenue immobile, le temps de prendre la ferme et solide détermination de ne plus accepter d’être soumis à l’emprise de cette émotion, et donc de s’employer à changer en soi les sombres sentiments qui l’accompagnent. Quelques instants, respirez en conscience en gardant la posture physique et mentale comme il est indiqué.
Au niveau de l’émotionnel, l’Œuvre au Noir se décrit comme l’action de s’emparer d’un souci très précis, de le déposer dans le four alchimique intérieur du centre de l’attention, au contact des flammes de la concentration sur les pierres brûlantes de la détermination volontaire et sans faille de parvenir à calciner les racines du mal-être.
– L’Œuvre au Blanc
Transmuter l’énergie de faiblesse en force purificatrice
Après avoir tout préparé et installé dans les meilleures conditions d’ordre et de rigueur nécessaires, on ne peut pas s’en tenir là. Il va falloir être vigilant à chaque instant du développement de la transformation et surtout, il va falloir être patient. Finesse et précision s’imposent, la moindre négligence, la moindre dispersion et tout est à refaire ou à abandonner. Il va falloir tenir bon, voici venu le temps de la purification (nettoyage des difficultés intérieures).
Pratique
Cette deuxième attitude s’enchaîne à la suite de la première en se recentrant sur les jambes tendues pendant que l’on inspire. À l’expiration, les poings s’ouvrent et les mains à plat, paumes tournées vers le bas, descendent lentement (le temps du souffle expiré) jusqu’à tendre les bras. Le mouvement de bras est lent mais très précis, comme si l’on repoussait les négativités vers le sol pour s’en dégager (la Terre est généreuse et habile, sa qualité est de rendre le bien pour le mal lorsque tout est conforme au regard de l’univers). Dans ce même temps, la tête s’étire vers le haut et s’incline légèrement vers l’arrière. Pensez à cet instant à bien allonger la colonne vertébrale en vous redressant au maximum depuis la plante des pieds. Lorsque les bras sont étendus, les mains continuent de pousser les négativités vers le bas en les remettant à l’absorption terrestre. Dans cette posture d’affirmation et de détermination, inspirez-expirez plusieurs fois de suite sans forcer.
Au niveau de l’émotionnel, l’Œuvre au Blanc s’inscrit dans une observation très précise de ce que l’on veut nettoyer en soi. Pas de place pour la négligence, l’oubli ou la dispersion. Il va falloir être on ne peut plus vigilant pour ne plus laisser le déni et la crainte s’opposer à ce face-à-face avec soi-même et détourner l’attention (se trouver des excuses, rejeter la faute sur les autres, etc.). Dans cette phase centrale, il n’y a plus à hésiter, à se voiler la face, il faut continuer. Lorsque nous sommes dans la posture (photo ci-dessus), nous devons laisser remonter à notre conscience une des causes responsables du mal-vivre générant colère, rancune, insatisfaction, etc. Ce sont ces causes que nous serrons dans nos poings pour bien les identifier et que nous repoussons hors de nous jusqu’à ce qu’elles ne nous appartiennent plus. La respiration reliée à la posture, au souffle et au mental qui reconnaît ce qu’il se passe, engage l’accomplissement de la purification.
– L’Œuvre au Rouge
C’est l’instant le plus délicat dont nul ne peut présumer du résultat. Il convient de renforcer sa vigilance en surveillant activement notre manière de réagir sous la pression des événements. Alors que la colère, les ressentiments, les critiques et les jugements produisent un incendie, les bouillonnements provoqués vont griller les ébauches de construction nouvelle. Les regrets qui viendront ensuite finiront par réduire le feu de l’enthousiasme affaiblissant le courage et la volonté. Bientôt, il ne restera que des braises en voie d’extinction. Ne pas laisser faire cela.
À ce stade du “travail”, assiduité, patience et persévérance doivent être présentes sans jamais se relâcher.
Pratique
Posez un genou sur le sol en appuyant les mains face contre terre.
Respirez en restant concentré. Puis posez l’autre genou contre le sol en redressant le buste tout en inspirant largement, les mains soutiennent la nuque fléchie vers l’arrière.
Les genoux sont ouverts, le thorax largement déployé, les coudes redressés. Cette attitude libère le passage à la trans- mutation définitive. On approche de la réalisation, ce n’est pas le moment de se laisser distraire. Respirez et ouvrez.
Voici venu le temps de l’accomplissement qui se poursuit en deux phases indiquant l’instant de l’union des contraires dans l’ultime fusion.
Les genoux se rassemblent côte à côte et vos mains se rejoignent en entrant les doigts les uns dans les autres au niveau de votre cœur pour former le mûdra du yantra (Yantra : diagramme symbolique issu de la géométrie sacrée indiquant la maîtrise du mental initiée par les forces cosmiques. Pour cet article, il s’agit des forces supérieures de l’esprit).
Respirez en conscience. L’expression finale achève la transmutation en faisant permuter le geste qui se tourne vers le bas.
Le grand œuvre s’accomplit désormais dans votre cœur, découvrant le mystère de la pierre philosophale tant recherchée : votre vérité !
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À découvrir
Yantras à colorier de Christian Pilastre aux éditions Almora – 96 pages – 9 €.
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