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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Les gaz du sang

Suspicion d'embolie pulmonaire, insuffisance respiratoire ou encore troubles respiratoires sont quelques-unes des indications du prélèvement de sang artériel afin d'analyser sa composition en oxygène et en gaz carbonique mais aussi son acidité.

C’est l’examen des gaz dissous du sang, qu’on appelle aussi gazométrie artérielle.

La gazométrie artérielle consiste à prélever un peu de sang dans une artère afin d’analyser sa composition en gaz dissous, oxygène et gaz carbonique, en bicarbonates (censés combattre l’acidité), ainsi que son acidité (pH). Des taux exprimés sous le terme de pression artérielle (Pa) et qui vont refléter assez précisément la capacité pulmonaire à enrichir le sang en oxygène et à l’épurer en gaz carbonique, la vascularisation intervenant également dans ce procesus. De sorte que les gaz du sang permettent d’évaluer également l’aptitude cardio-vasculaire. La comparaison des différentes pressions relevées permet de confirmer un diagnostic ou bien encore la nécessité d’une oxygénothérapie à domicile, comme lors d’une insuffisance respiratoire, lorsque l’oxygène inhalé dans l’air ambiant n’est pas suffisant pour assurer les besoins de l’organisme. La gazométrie est aussi un examen de pratique courante dans les services de réanimation.

L’embolie pulmonaire, une indication en urgence

Une suspicion d’embolie pulmonaire, des difficultés respiratoires chroniques (broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO, emphysème, asthme, insuffisance cardiaque ou respiratoire…), une dégradation respiratoire inattendue sont les principales indications de la gazométrie. Les différentes pressions varient en fonction des pathologies rencontrées. En cas d’embolie par exemple, les pressions artérielles d’oxygène et de gaz carbonique sont abaissées. À noter toutefois que la pression d’oxygène diminue naturellement avec l’âge.

Valeurs normales

• Pression artérielle d’oxygène (“PaO2”) : supérieure à 90 mm de mercure (Hg).
• Pression artérielle de gaz carbonique (“PaCO2”) : 38 à 42 mm de mercure.
• Saturation du sang en oxygène (“SaO2”) : 95 à 98 %.
• Acidité sanguine artérielle (“pH”) : 7,37 à 7,43.
• Bicarbonates : 22 à 28 mmol/L.

La technique

La gazométrie nécessite une prise de sang dans une artère, et non dans une veine, comme pour la majorité des prélèvements sanguins. En effet, le sang veineux, chargé de gaz carbonique (hypercapnique), appauvri en oxygène (hypoxique) et en état d’acidose (pH bas) ne reflète pas l’exacte capacité cardio-respiratoire. En général, la ponction s’effectue dans l’artère radiale chez l’adulte, une artère située à la face antérieure du poignet et sur son versant extérieur. Chez l’enfant, les capillaires de l’oreille sont préférés.

Le médecin va d’abord repérer le pouls radial à la palpation à l’aide d’un doigt, puis va rentrer l’aiguille à l’endroit où il aura localisé les pulsations artérielles. Quelques millilitres de sang suffisent pour l’analyser. Le sang est gardé à l’abri de l’air et conservé dans de la glace. Il arrive que l’artère radiale, trop sinueuse ou trop rigide, rende difficile le prélèvement. Raison pour laquelle le médecin va choisir alors l’artère fémorale, plus grosse mais plus profonde que la radiale.

Patch anesthésique

Le prélèvement de sang artériel est un peu plus douloureux qu’une prise de sang classique au pli du coude. N’hésitez pas à demander que vous soit posé sur le poignet un patch anesthésique, type Emla®, une demi-heure à une heure avant le prélèvement afin de calmer les douleurs éventuelles lors de la pénétration de l’aiguille. Enfin, en cas d’hématome après le prélèvement, appliquez un pansement compressif à l’alcool ou des glaçons pour résorber le sang.

Résultats

Les résultats sont connus dans l’heure qui suit et sont communiqués au médecin prescripteur. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

Lexique

Hypoxie : baisse de la pression d’oxygène dans le sang qui peut correspondre à de très nombreuses pathologies cardio-respiratoires, comme l’embolie pulmonaire, l’insuffisance respiratoire ou cardiaque, un infarctus aigu ou un épanchement pleural. Un séjour en altitude s’accompagne également d’une hypoxie.
Hyperoxie : augmentation de la pression d’oxygène, constatée par exemple lors des épisodes d’hyperventilation volontaire ou en cas de fièvre.
Hypocapnie : baisse de la pression de gaz carbonique, lors d’une embolie pulmonaire, par exemple.
Hypercapnie : augmentation de la pression de gaz carbonique, constatée lors d’une insuffisance respiratoire.
Acidose : pH inférieur à la normale.
Alcalose : pH supérieur à la normale.

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