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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Luttez contre le stress de vos plantes

Et si jardiner bio c’était aussi pratiquer un jardinage limitant le stress des plantes, voire un jardinage anti-stress, quitte à ce que le jardinier revoie ses attentes ? 

Le stress, c’est l’état dans lequel peut se trouver un organisme face à des éléments de son environnement défavorables et/ou inattendus. Les plantes ne peuvent pas changer de lieu ; elles ont développé des stratégies d’adaptation – souvent en modifiant leur métabolisme (1) – et de communication entre elles. Leurs réactions sont diverses et variables : 

⇒ Ralentissement, arrêt de croissance, réduction de la qualité du pollen, chute des fleurs ou chute des fruits à la nouaison (= moment où l’ovaire de la fleur se transforme en fruit).

⇒ Concernant le gel, la température critique est de – 2,8 °C lorsque les pétales sont visibles (bourgeon de poirier commençant à s’ouvrir) et de – 1,6 °C en pleine floraison. Le grignotage de quelques feuilles par les limaces est catastrophique pour une plantule, tout à fait supportable pour une plante en fin de croissance. 

Deux types de stress 

Le stress lié à l’environnement ou stress abiotique provoqué par les températures, la pluie…

Le stress lié aux autres organismes vivants ou stress biotique, résultat de la présence de bio-agresseurs : insectes, champignons, bactéries, virus et également les mauvaises herbes (2).

Le stress abiotique

En cas de températures froides extrêmes (3) 

Réactions des plantes : arrêt de la croissance, flétrissement, nécrose des tissus, pourrissement lorsqu’au froid s’ajoute l’humidité, éclatement des tissus et pourrissement en cas de gel…

En cas de changements brusques de températures

Réactions des plantes : arrêt de croissance des plants qui sortent de serre et sont exposés au frais, apparition de taches nécrotiques (ou Tipburn) en périphérie des feuilles de salades, de choux ou autres légumes feuilles… 

*

En cas d’excès d’eau

Réactions des plantes :  les racines se nécrosent, croissance diminuée, pourrissement ou nécrose progressive des autres organes, apparition de champignons opportunistes (phytophthora, fumagine), diminution de la qualité des fruits. 

En cas de déficit hydrique

Réactions des plantes :  ralentissement du métabolisme, fanaison, chute des feuilles, puis, au-delà d’un seuil appelé « point de flétrissement », la plante meurt.

En cas d’irrégularité de l’alimentation en eau

Réactions des plantes : arrêts de croissance, chute des fleurs, moindre qualité du pollen, de la nouaison, maladies physiologiques qui peuvent avoir une incidence sur la qualité et la conservation des fruits (un exemple : la maladie du cul noir sur la tomate). 

Solution à la portée du jardinier : 

• Arroser régulièrement, avec, par exemple, un système programmé de goutte à goutte (en vérifiant le fonctionnement des goutteurs !). 

Les oyas

Pour un arrosage régulier, économe en eau et en temps pour le jardinier, il existe les « Oyas » ou « Ollas ». Il s’agit de jarres en argile microporeuse que l’on enfouit dans la terre à proximité des plantes à arroser. Une fois la jarre remplie d’eau, on la ferme avec un couvercle, on paille et elle diffuse tranquillement l’eau dans le sol au niveau des racines. Les jarres peuvent avoir des volumes différents selon les besoins, elles sont remplies régulièrement en fonction des besoins des plantes. 

*

Dans son article « Fait-maison », Moune vous explique l’intérêt de ce système et vous apprend à fabriquer un oya.

En cas de carences ou d’excès en éléments minéraux ou oligo-éléments

Réactions des plantes : ralentissement de croissance, modification de coloration totale ou partielle, rabougrissement des plantes…

Facteurs aggravants : déséquilibres de la solution du sol qui provoquent des blocages, monoculture, diversité des fertilisants réduite, changement brusque du pH du sol, ou valeurs extrêmes. 

Le stress biotique

Jusqu’à assez récemment, on a considéré que les plantes ne faisaient que subir le stress biotique, or elles réagissent à ce type de stress de différentes façons.

Le stress dû à des micro-organismes ou à des champignons

► Des constats intéressants :

1/ Les parois des micro-organismes contiennent des molécules « signal » qu’identifient les plantes ; elles distinguent donc les symbiotes (4) des pathogènes
(mildiou, botrytis, fusarium, pythium, rhizoctonia, oïdium…).

2/ Le contact avec certains pathogènes (virus, bactéries, champignons) provoque l’apparition :

• d’une résistance des autres organes comme le montre l’exemple de la mosaïque (maladie virale provoquant une décoloration des feuilles qui évoque des motifs de mosaïque)

• de réactions de défense au niveau cellulaire

• d’une réponse, non pas localisée mais systémique, qui concerne toute la plante. On peut parler de réponse immunitaire

• de réponses localisées comme l’épaississement des membranes, la production de substances antimicrobiennes ou d’enzymes qui détruisent la paroi des agents pathogènes…

Le stress lié aux insectes et aux gastéropodes

Ce stress provoque des dégâts importants. Voici les principales solutions « bio » respectueuses des équilibres de l’écosystème jardin :

• Le piégeage sélectif (piégeage aux phéromones) des parasites.

• La capture des parasites et leur destruction.

• L’action des auxiliaires. 

• Les stratégies agronomiques : dispersion des plantes de la même espèce, associations de plantes compagnes. 

• La pulvérisation de substances produites à partir de plantes : décoction, infusion, purin, poudre* (voir encadré ci-dessous)… qui ont plusieurs modes d’action :

– Répulsion
– Destruction du parasite. Certaines formes (larves, par exemple) sont plus sensibles car immobiles et/ou ne disposant pas de paroi épaisse, isolante, peu perméable (carapace de chitine)
– Modification des parois des cellules qui les rendent moins accessibles aux insectes
– Déclenchement de production, par les plantes, de molécules volatiles perturbant le comportement des parasites et/ou informant les autres plantes du danger.

Notes :

(1) Métabolisme : réactions chimiques qui, dans un organisme, contribuent à la fabrication et à la dégradation de substances chimiques impliquées dans le fonctionnement de cet organisme.
(2) Espèce non volontairement semée ou cultivée dont la densité crée un préjudice à la culture.
(3) Ici on entend par températures extrêmes, les températures qui sont en dehors des seuils de tolérance des différentes espèces.
(4) Symbiote : organisme qui a une relation à bénéfice réciproque avec la plante (les mycorhizes, les rhizobium…).

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