Pour réveiller votre désir

Sujet qui a excité de tout temps l’imaginaire et les fantasmes de tous poils. Il s’agit des « aphrodisiaques », capables d’améliorer, d’accroître ou de stimuler le désir ou les performances sexuelles.

Je vais aborder un sujet que je pourrais traiter durant une année entière sans pour autant en voir la fin. Sujet qui a excité de tout temps l’imaginaire et les fantasmes de tous poils. Il s’agit des «aphrodisiaques», capables d’améliorer, d’accroître ou de stimuler le désir ou les performances sexuelles. Alors j’ai décidé de parler de ce sujet avec la légèreté qui lui convient, laissant de côté les plantes qui pourraient s’avérer périlleuses. Dans cet article, juste du plaisir, de la volupté, un brin d’amusement aux saveurs d’antan et d’aujourd’hui.

Des plantes aromatiques

LA BERCE, nommée ginseng d’Europe : procurez-vous de l’alcoolature de berce ou préparez-la en faisant macérer des graines fraîches dans de l’alcool. Faites fondre 100 g de sucre dans 100 ml d’eau jusqu’à l’obtention d’un sirop, ajoutez 10 g d’alcoolature de berce et 30 g de liqueur de curaçao de Hollande. Prenez trois cuillerées à soupe durant la journée.

LA SARRIETTE, (ou Satureja, satyre…) : versez dans un bol d’eau bouillante 5 g de sarriette sèche. Couvrez, laissez infuser dix minutes, filtrez, sucrez avec du miel et buvez trois tasses par jour pendant quinze jours.

DU CÉLERI on dit : «Si la femme savait ce que le céleri fait à l’homme, elle irait en chercher de Paris jusqu’à Rome», «Si l’homme connaissait l’effet du céleri, il en planterait dans son courtil (jardin)» et «Il rend sa force aux vieux maris». Alors, si vous souhaitez une nouvelle jeunesse, exprimez le jus d’une tête de céleri et ajoutez-y la même quantité de sucre. Incorporez le jus obtenu à un litre de bon vin blanc et laissez le mélange s’opérer pendant deux à trois jours. Buvez deux verres dans la journée en cure d’un mois avant ou après les repas. Résultats à partir du troisième jour.

Des épices

Les épices sont des substances végétales, aromatiques ou piquantes, utilisées pour relever les mets. «Chaudes», elles ont la capacité de faire pénétrer le «feu» dans l’organisme, d’où leur usage intensif lors des pratiques amoureuses. La plupart sont toniques et stimulantes.

Boisson d’hypocras

Hippocrate, médecin grec, en serait l’instigateur. Ce sont les Chevaliers qui, lors de leurs croi- sades en Orient, auraient rapporté les secrets de cette potion jusqu’en Occident. Au Moyen-Âge, ce fut un apéritif très prisé, à la réputation sulfureuse.
Dans un chaudron en cuivre, versez trois litres d’un bon vin rouge. Sur le feu, faites-y fondre 300 g de miel. Transvasez dans un récipient en terre, ajoutez un zeste d’orange, 100 g de cannelle en poudre, 100 g de gingembre moulu, 5 bonnes pincées de poivre ainsi que de cardamome, 2 pincées de baies de genièvre, 5 feuilles de serpolet et 2 verres de cognac. Couvrez d’une assiette et, à l’abri de la lumière, laissez macérer trois à quatre jours, en n’oubliant pas de remuer de temps en temps. Filtrez et mettez en bouteilles. Un ou deux bons verres de part et d’autre (les deux partenaires y ont droit !) vous réchaufferont le sang.

Boisson des îles

Lavez et épluchez une racine de gingembre frais. Coupez- la en morceaux et passez-la au mixeur. Recouvrez d’un peu d’eau, rincez et égouttez à travers une passoire. Dans une carafe, versez le gingembre obtenu, 50 cl de jus d’ananas, 2 cuillerées à soupe de sucre roux, une gousse de vanille fendue, le jus d’un citron et 5 feuilles de menthe ciselées. Laissez au réfrigérateur deux à trois heures puis dégustez.

Punch d’amour des antilles

Râpez 100 g d’écorce de bois bandé et 100 g de racine de gingembre séchée. Coupez en petits morceaux 2 gousses de vanille préalablement fendues. Mettez le tout dans un bocal en verre en ajoutant 4 cuillerées à soupe de miel, 50 cl de rhum blanc et une pincée de cannelle. Fermez et laissez reposer pendant deux mois. Un petit verre à liqueur vous donnera un bon coup de fouet.

Élixir du Moyen-Orient

Dans 75 cl de bordeaux blanc, incorporez 2 gousses de vanille fendues, 20 g de ginseng frais coupé en morceaux, 5 g de cannelle finement broyée, une tige de rhubarbe non épluchée et préparée en tronçons, ainsi que 3 tiges d’angélique confites. Couvrez et laissez macérer durant trois semaines. Filtrez et buvez un demi-verre chaque matin pendant deux semaines.

Et des préparations culinaires

Au cours de l’histoire, certains aliments ont été gratifiés d’un pouvoir aphrodisiaque. Alors, faisons plaisir à notre palais et découvrons :

Les 4 semences chaudes et l’huître

Dans un litre d’eau bouillante, faites infuser pendant quinze minutes, en couvrant, 20 g de graines de céleri ainsi que 20 g de graines d’anis vert, 20 g de semences de carvi et 20 g de graines de fenouil. Couvrez, filtrez et réservez.
Prenez 5 huîtres moyennes, ouvrez-les, sortez-les de leur coquille et faites-les pocher pendant cinq minutes dans de l’eau presque bouillante. Egouttez soigneusement. Disposez-les délicatement dans un mazagran en forme de flûte et arrosez du bouillon obtenu précédemment. Dégustez à petites gorgées et suaves mastications afin de vous mettre en appétit…
Les huîtres, riches en zinc, sont indispensables à la synthèse de la testostérone.

Onctueux chocolat

En 1702, Louis Lemery, dans son Traité des aliments, parlait ainsi du chocolat : «Ses propriétés stimulantes sont propres à exciter les ardeurs de Vénus.» La cour, à l’époque de Louis XIV, en était friande et l’utilisait à tout propos dans sa recherche de volupté. Madame du Barry ne manquait pas d’en préparer une tasse à chacun de ses amants en préliminaire à leurs futurs ébats.
Dans un litre de lait, incorporez 2 gousses de vanille fendues dans le sens de la longueur et faites chauffer le tout dix minutes. Retirez les gousses en ayant soin d’extraire tous les petits grains. Délayez 2 cuillerées à soupe de cacao pur ou plus selon le goût dans 1/4 de litre d’eau. Ajoutez le lait chaud, 2 cuillerées à soupe de miel et un peu de sucre roux. Assaisonnez d’une demi-cuillerée à café de poivre de Cayenne, d’une pincée de sel et d’un petit verre de rhum.

Soupe au verjus (jus de raisins verts)

Préparez un litre de bouillon de volaille. Hors du feu, incorporez 2 jaunes d’œufs en battant énergiquement à l’aide d’un fouet. Salez. Dans une cuillerée à soupe de vinaigre de vin et 4 cuillerées à soupe de verjus, ajoutez des épices en quantité (clou de girofle, noix de muscade râpée, safran, gingembre, cannelle, poivre ou piment…). Remuez et mélangez au bouillon. Jetez-y 100 g de chapelure et cuisez le tout jusqu’à consistance. À déguster le soir de préférence…

Lait d’amande à la truffe

Pour des nuits torrides, confectionnez un lait d’amande avec un litre de lait ou d’eau dans lequel vous mixerez 250 g d’amandes fraîches et 2 cuillerées à soupe de miel. Ajoutez une pincée de piment, de sel, de poivre et une truffe du désert (terfez), si possible, finement râpée. Dégustez lentement.

RECOMMANDATIONS
– Les dosages sont prévus pour des adultes. Ménagez votre cœur…
– Les femmes enceintes doivent s’abstenir.
– Ne jamais dépasser les doses prescrites, ni la durée d’une cure de vingt et un jours (certaines plantes doivent être prises sur un temps très court).
– Si vous prenez un traitement médicamenteux, demandez conseil à votre médecin (risque d’interaction).

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• Belle-Santé n° 107