Résistance : aux côtés de Relmu Ñamku
Cette jeune femme argentine est menacée de 15 ans de prison, considérée comme une terroriste parce qu’elle résiste contre l’envahissement de ses terres par les compagnies pétrolières.
Adèle Pautrat
DES DÉGÂTS ÉNORMES
Relmu Ñamku appartient à une communauté Mapuche dont les membres vivent en Patagonie argentine, dans la province de NeuquÉn. Depuis 10 ans, cette communauté lutte pour sauver son territoire.
L’activité pétrolière provoque des dégâts importants : fuites de gaz, pluies de pétrole, contamination de l’air, de l’eau, des sols, pollution suspectée d’être à l’origine d’une augmentation des cas de malformations physiques chez les nouveau-nés mapuches…
La législation est censée les aider à obtenir gain de cause puisqu’elle reconnaît aux peuples indigènes les droits fondamentaux à posséder, protéger, conserver les terres et ressources qu’ils occupent traditionnellement. Mais les pouvoirs publics restent sourds… Et jouent les aveugles.
LA RÉSISTANCE
Les recours juridiques n’ayant aucun effet, les Mapuches tentent depuis quelques années d’organiser autrement la résistance. Ils ont pris l’habitude d’élever ponctuellement des barricades aux entrées de leur territoire et la situation est devenue de plus en plus tendue avec les « forces de l’ordre ».
L’ACCIDENT
Le 28 décembre 2012, une femme mapuche a mis au monde un enfant souffrant de graves malformations physiques ; il est décédé quelques heures plus tard. Le lendemain, lors des funérailles du bébé, des membres de la compagnie pétrolière, accompagnés de représentants de la justice neuquénne, se sont présentés à l’entrée du territoire avec des bulldozers. Les Mapuches se sont opposés à leur avancée et plusieurs de leurs responsables ont tenté de discuter. Leur interlocutrice, Verónica Pelayes, représentante du Bureau du Procureur, a refusé toute négociation et donné le feu vert aux bulldozers. En réponse, certains Mapuches, se retrouvant en état de légitime défense, ont lancé des pierres sur le convoi. Verónica Pelayes a été blessée au visage.
LES RÔLES INVERSÉS
Cet accident est bien entendu regrettable, mais il ne doit pas pour autant être utilisé pour inverser les rôles.
Et pourtant, dans le procès qui oppose Relmu Ñamku et deux de ses compagnons à Mme Pelayes, l’évolution actuelle du dossier témoigne d’un acharnement programmé de la justice à leur encontre. D’abord poursuivie pour coups et blessures, Relmu a appris, le 13 avril dernier, qu’elle était finalement accusée de tentative d’homicide et encourait jusqu’à 15 ans de prison.
QUE FAIRE ?
Persuadée que, seuls, les peuples indigènes ne gagneront pas, Relmu s’est lancée dans une campagne de sensibilisation déterminante, et au fil de conférences et de débats, nous rappelle la nécessité de continuer à unir nos forces pour combattre l’injustice. Et c’est précisément pour cela qu’il est aujourd’hui primordial de diffuser son combat, de défendre et de soutenir sa cause.
Pour davantage d’informations et pour soutenir Relmu Ñamku : allez sur sa page Facebook, ou sur celle-ci : Avkin Pivke Mapu-Komunikación Mapuche (évidemment, c’est en espagnol…).
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