Soigner le cancer autrement
Une approche intégrative

Le cancer nous apprend d'abord une chose : la modestie ! Ni la médecine conventionnelle ni la médecine alternative n'ont actuellement les clés, des remèdes efficaces pour garantir sa guérison.
Par Dr Frank Oehlenschläger, Heilpraktiker et Docteur en Biochimie
Depuis des dizaines d’années, la recherche pharmaceutique nous promet de nouvelles molécules pour vaincre enfin cette maladie. Ces molécules, on les attend toujours ! Même l’immunothérapie, le nouvel espoir de l’industrie pharmaceutique (aussi en termes de bénéfices financiers) ne va probablement pas guérir le cancer, mais aider à prolonger la vie des malades.
D’un autre côté, la médecine complémentaire dispose d’une multitude de thérapies très prometteuses, mais il manque souvent des données statistiquement significatives – faute de moyens financiers pour mener ces études avec un grand nombre de patients. Difficile de choisir une thérapie alternative sans des données d’efficacité solides.
Alors, que faire ?
Pour moi, il n’y a qu’une seule solution actuellement : l’oncologie intégrative – prendre ce qu’il y a de meilleur des deux côtés. La médecine conventionnelle est indispensable pour la partie diagnostic, chirurgicale et les urgences médicales. La médecine complémentaire est aussi indispensable pour améliorer la qualité de vie (par exemple pendant la chimiothérapie), aider à la prévention de la récidive et permettre l’identification des causes profondes de la maladie pour initier ensuite le processus de guérison. Les deux médecines sont complémentaires : travaillons ensemble au bénéfice du patient.
Je vous présente ici les méthodes de la médecine complémentaire que j’estime les plus efficaces et les mieux étudiées. Une grande partie de ces thérapies est praticable et pratiquée en France (parfois il faut se déplacer dans d’autres pays).
Quelles sont ces méthodes ?
1. L’alimentation : affaiblir la tumeur par une alimentation adaptée
2. La phytothérapie : utiliser les plantes aux propriétés anticancéreuses
3. La thérapie métabolique : modifier le métabolisme des cellules cancéreuses
4. Le gui : stimuler le système immunitaire et améliorer la qualité de vie
5. La thérapie avec la fièvre : espérer une guérison durable.
Le cancer, en tant que maladie multi-factorielle, nécessite une réponse multi-imensionnelle : les différentes thérapies doivent être appliquées en même temps pour agir en synergie. Avant d’appliquer ces thérapies anti-cancer spécifiques, tout doit être fait pour rééquilibrer le corps du malade, le patient doit retrouver son homéostasie. Seul un corps ayant retrouvé son équilibre à tous les niveaux répond positivement aux thérapies anticancer.
L’alimentation anticancer
L’alimentation est la cause majeure du cancer, il convient donc de la changer dès que le diagnostic tombe.
Pour un cancer avancé, le régime cétogène s’impose. C’est un régime grâce auquel le corps produit son carburant (les corps cétoniques) à partir des graisses et protéines. Les corps cétoniques montrent une activité anti-tumorale in vitro. Notre corps est adapté à ce régime, qui a permis à nos ancêtres de survivre durant les périodes de famine. Notre corps retrouve ce type de métabolisme aussi pendant le jeûne.
Pour les personnes dont le cancer n’est pas agressif ou avancé, une alimentation moins contraignante est possible, une sorte de régime cétogène « light » : un maximum de substances vitales et une réduction importante des sucres et des glucides rapides. Des bonnes protéines (œuf, tofu, légumineuses, poissons gras, champignons ; très peu ou pas de viande) et des bonnes graisses (huiles végétales : huile de colza, olive, lin, chanvre, noix… peu de graisses animales). Pour les glucides : s’orienter à l’index glycémique (éviter les aliments avec un index glycémique supérieur à 60). Le gluten et les produits laitiers (caséine) agressent les muqueuses intestinales et sont à réduire. Le taux des aliments crus doit atteindre au moins 30 %, ce qui correspond à un repas 100 % cru par jour. De plus en plus de mes patients se nourrissent presque essentiellement par le cru (solide ou en forme de jus). Je suis convaincu par cette alimentation qui donne au corps un maximum de substances vitales sans risque de carences.
La phytothérapie
La plante majeure contre le cancer, le curcuma. Le problème majeur : sa faible biodisponibilité. Il faut donc choisir des produits qui combinent le curcuma avec d’autres produits augmentant sa biodisponibilité. Le dosage de la curcumine (la molécule active dans le curcuma) doit être à au moins 3 g par jour.
D’autres plantes anticancer : le thé vert (molécule active : EGCG), l’armoise chinoise (ou son dérivé l’artésunate) et le chardon-Marie (molécule active : la silybine).
La thérapie métabolique
Une des grandes différences entre les cellules normales et les cellules cancéreuses est leur métabolisme énergétique. Les cellules non-malignes oxydent le sucre (glucose) dans des compartiments cellulaires spécifiques, les mitochondries. Les cellules tumorales, pour la plupart, n’oxydent pas le sucre, elles le fermentent. Le talon d’Achille de la fermentation est sa consommation de sucre, qui est 6 fois supérieure à l’oxydation. Les tumeurs ont donc un besoin en sucre bien plus important que les cellules normales. Avec la thérapie métabolique, on essaie d’attaquer ce point faible des tumeurs.
Le gui, un parasite utile
Une étude en 2007 a démontré les effets bénéfiques des injections de gui contre le cancer colorectal (Stumpf C. et al.) : les personnes qui se sont injectées du gui pendant au moins 2 ans après l’opération ont un taux de survie à 5 ans de 43 % comparé à 27 % pour les personnes sans la thérapie par le gui. Quelle chimiothérapie peut prétendre à de pareils résultats ?
En France, les injections sous-cutanées sont autorisées, de plus en plus de médecins les prescrivent. Les extraits de gui sont importés d’Allemagne ou de Suisse : Iscador, Helixor, Abnoba. Le gui étant un parasite, il pousse sur différents arbres-hôtes : pommier, sapin, pin, frêne… Pour chaque type de cancer, un type de gui est sélectionné (ex. : pour le cancer du sein, c’est le gui des pommiers). La thérapie par le gui peut commencer à n’importe quel stade de la maladie : avant l’opération, pendant la chimiothérapie, après la chimiothérapie et au stade palliatif.
La thérapie par la fièvre
C’est un médecin américain, Dr Coley, qui a découvert cette méthode prometteuse. La thérapie par la fièvre a presque complètement disparu dans les années 50 avec l’arrivée de la chimiothérapie.
Il y a aujourd’hui des médecins et des cliniques qui recommencent à utiliser la thérapie par la fièvre, comme la Hufeland Klinik et la Filderklinik (toutes deux en Allemagne), mais pour la plupart, ils n’utilisent pas les extraits de bactéries mais d’autres substances pour induire la fièvre, comme le gui (à hautes doses par voie intraveineuse). Comparée à la chimiothérapie, la thérapie avec la fièvre est très bon marché, environ 400 € par induction de fièvre. Cette méthode est sans risque, sauf pour les patients avec des problèmes cardiaques. Aucun décès à ce jour n’a été reporté par les cliniques qui ont pratiqué des dizaines de milliers d’inductions de fièvre.
Conclusion
Vous l’avez constaté vous-même : il n’existe pas UNE thérapie contre le cancer. Chaque patient est unique et a besoin d’une stratégie thérapeutique unique. Pour vaincre cette maladie, nous avons besoin d’une approche globale et intégrative. Il ne faut donc exclure aucune méthode d’office, même une chimiothérapie peut être utile (pour les lymphomes de Hodgkin et d’autres types de cancers agressifs, par exemple). Mais souvent les méthodes de la médecine conventionnelle ne suffisent pas, il faut les combiner, voire les remplacer par des thérapies complémentaires. Ces thérapies complémentaires visent à rétablir l’équilibre (homéostasie) de la personne, à fragiliser la tumeur et à renforcer le système immunitaire pour que le corps du patient puisse se débarrasser durablement de la maladie.
L’auteur de l’article est Heilpraktiker allemand et Docteur en Biochimie, avec 15 années d’expérience dans la recherche pharmaceutique (essentiellement dans le domaine du cancer). Il est l’auteur du livre : Guérir le cancer autrement, aux Éditions Alpen (www.guerir-le-cancer-autrement.com) et pratique la naturopathie dans son cabinet à Concarneau (29).
Bibliographie
– Stumpf C., et al., Retrospective study of treatment with mistletoe extracts in patients with CRC, Deutsche Zeitschrift für Onkologie, 2007 , 39, 12-22.
– Hobohm HU, Healing Heat, 2016, 61130 Nidderau.
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