Une fièvre survient…
… que signifie-t-elle ?

La fièvre n’est pas une maladie, mais un symptôme qui recouvre de nombreuses causes. Par définition, on parle de fièvre lorsque la température rectale est supérieure à 37,5 °C le matin ou supérieure à 38 °C le soir.
La fièvre représente environ 4 % des motifs de consultations de médecine générale. La plupart du temps, l’origine est évidente et le patient présente des symptômes caractéristiques. C’est souvent une infection pour laquelle la fièvre est un mécanisme de défense : rhume (nez qui coule), bronchite (toux), angine (mal de gorge), grippe (frissons), cystite (brûlures urinaires), diarrhée (turista), contact avec des animaux… Rappelons que, dans l’infection, les globules blancs, stimulés par les germes, libèrent des substances appelées “pyrogènes” qui “préviennent” l’hypothalamus, zone profonde du cerveau qui régule la température.
Débroussaillage
Mais, parfois, la fièvre survient dans un contexte cliniquement pauvre qui n’évoque pas spécialement une infection. Le raisonnement médical consiste alors à éliminer les grandes causes de la fièvre, à effectuer un « débroussaillage » destiné à faire émerger une origine possible. La procédure de diagnostic commence toujours par un interrogatoire minutieux du patient. Pour autant, et malgré tous les efforts de diagnostic, certaines fièvres chroniques, c’est-à-dire au-delà de 3 semaines d’évolution, resteront d’origine indéterminée.
Éliminer certaines causes
Avant de parler de fièvre, il faut éliminer les causes évidentes ou inattendues d’élévation de la température centrale : ovulation, effort musculaire (sport, exercice physique, activités domestiques… sachant que manger un chewing-gum ou contracter volontairement l’anus peuvent également suffire à induire une “fausse” fièvre), poussée dentaire, coup de chaleur, intervention chirurgicale dentaire, delirium tremens (délire dû à un sevrage alcoolique), médicaments (neuroleptiques, pénicilline, quinidine…), toxicomanie, et enfin la déshydratation.
Établir une courbe thermique
Avant tout, il faut établir la réalité de la fièvre et pratiquer une courbe de température, prise chaque jour au même moment, voire plusieurs fois par jour et ce, plusieurs jours de suite. L’aspect de la courbe permet parfois de suspecter certaines causes infectieuses, notamment :
– Plateau : grippe, pneumonie, virose
– Ondulante : endocardite, brucellose
– Intermittente : paludisme
– Sans rythme précis : cancers, septicémies.
Examen clinique indispensable
Quelle que soit la cause, l’examen clinique est indispensable et s’attache à retrouver des symptômes discrets propres à orienter le diagnostic (auscultation cardio-pulmonaire, recherche de ganglions, palpation du ventre, examen ORL…).
Schématiquement, certains signes doivent être recherchés du fait de la fréquence des pathologies associées :
> Amaigrissement, perte de poids, sueurs nocturnes : maladies auto-immunes (lupus, maladie de Crohn, périartérite noueuse…), cancers divers, maladie de Hodgkin
> Éruption cutanée : allergies diverses, maladies infantiles
> Peau moite, tremblements, nervosité, amaigrissement : hyperthyroïdie
> Diarrhée : infection
> Troubles neurologiques : encéphalite, AVC, méningite…
Bilan sanguin…
C’est un passage obligé. Le bilan sanguin, complet ou orienté, permet de retrouver des stigmates infectieux, avec l’augmentation des globules blancs, ou un syndrome inflammatoire avec l’augmentation de la vitesse de sédimentation (VS) et de la C-Réactive Protéine (CRP).
… et examens d’imagerie ciblés
Ce n’est que lorsqu’une origine se précise que d’autres examens complémentaires (imagerie) peuvent être réalisés. En d’autres termes, on ne fait pas de scanner ou d’IRM sans un minimum d’orientation.