Peindre ou encore danser pour venir à bout de troubles relationnels ou de difficultés d’expression. Cela vous semble étrange ? Pourtant, pour certaines personnes souffrant par exemple de troubles psychiques ou du comportement, l’art-thérapie représente un moyen différent d’exprimer leur souffrance et de s’engager sur la voie de la guérison.

Vous avez sûrement déjà constaté que certaines mélodies vous faisaient venir les larmes aux yeux ou que vos enfants vous exprimaient leur amour par le biais d’un dessin. L’art possède en effet un important pouvoir expressif et relationnel. En art-thérapie, ce potentiel est utilisé dans une visée thérapeutique chez des patients présentant des aptitudes artistiques. «L’art-thérapie est une méthode de soins qui, par le biais d’une stimulation des capacités créatrices, crée les conditions favorisant l’expression subjective et le dépassement des difficultés personnelles. Elle trouve sa place dans le cadre du traitement des troubles psychosomatiques, des conduites addictives, et dans celui de pathologies plus sévères comme les psychoses mais, de manière générale, tous les troubles qui ont partie liée avec l’inconscient, c’est-à-dire la grande majorité d’entre eux, peuvent être traités par art-thérapie!» explique Jean-Pierre Royol, docteur en psychologie clinique et psychologue clinicien.

L’art pour extérioriser la souffrance

La souffrance peut être très difficile à extérioriser, à traduire par des mots. Dans ce cas, une psychothérapie classique ou une psychanalyse, basée sur la parole, n’est pas toujours la mieux adaptée.
En art-thérapie, par le dessin, la peinture, la musique, la danse…, cette souffrance est extériorisée différemment et transformée en création artistique.
«Toutes les disciplines artistiques peuvent être utilisées en art-thérapie (peinture, sculpture, danse, théâtre…) et c’est ce qui fait, entre autres, la richesse de cette méthode.»

En quoi consiste une séance d’art-thérapie ?

Au cours d’une séance d’art-thérapie, le thérapeute joue le rôle de guide dans la création artistique. Il va aider le patient à «mettre son cerveau en veilleuse» et à se laisser aller totalement au travail de création. Il va également l’encourager, le stimuler. Dans certains cas, il pourra aussi lui proposer des thèmes de travail. À la fin de la séance, le patient parle de ce qu’il a ressenti. Au fil de ses créations artistiques, il pourra, guidé par le thérapeute, visualiser les progrès effectués. Les séances durent en moyenne de 1 à 3 h et ont lieu individuellement ou en groupe, les inter-relations pouvant, dans certains cas, s’avérer enrichissantes.
Le contact entre patient et thérapeute est essentiel. Une relation de confiance est indispensable pour que le patient progresse. En art-thérapie, comme dans toute thérapie psychique, il est impossible de prévoir combien de séances seront nécessaires pour résoudre la problématique.

Une thérapie mal réglementée

Malgré ses résultats incontestables dans le traitement de nombreuses pathologies, l’art-thérapie n’est malheureusement toujours pas réglementée officiellement en France, ni remboursée par la sécurité sociale. «L’art-thérapie fait partie de la palette des soins hospitaliers dans les unités les plus dynamiques et novatrices. Elle doit être, comme tout acte paramédical, soumise à prescription du médecin responsable. Mais, bien que cette méthode de soin soit reconnue par de très nombreux spécialistes intervenant au sein d’établissements et services de soins, le diplôme d’art-thérapeute n’est pas réglementé en France. Il existe des organismes de formation continue et certaines universités proposent également des formations en art-thérapie. Cependant, ni l’université, ni les organismes de formation continue ne sont habilités à délivrer un diplôme professionnel d’art-thérapeute», déplore Jean-Pierre Royol.
Si vous consultez un art-thérapeute, assurez-vous donc qu’il ait suivi une véritable formation. «On reconnaît assez rapidement les thérapeutes sérieux et il en va de même pour les charlatans. Lorsqu’un thérapeute imagine avoir des dons, cela doit vous mettre la puce à l’oreille. Fuyez-le!», nous met en garde Jean-Pierre Royol.

Tous mes remerciements à Jean-Pierre Royol, Docteur en psychologie clinique Psychologue clinicien – Psychanalyste Diplômé de l’Université de Lyon – Membre de la Société Internationale de Psychopathologie de l’Expression et d’Art-thérapie, de la Société Française d’Ethnopsychanalyse et du Comité International de la Danse. Il est aussi Directeur de PROFAC, Centre de Recherche et de Formation Clinique en Art-Thérapie (19 Avenue Lafayette 13200 Arles – 04.90.93.19.92 – www.artherapie.com)

À LIRE
L’art-thérapie, de Jean- Pierre Klein aux éditions PUF, 8 €
Tout savoir sur l’art thérapie, de Richard Forestier aux éditions Favre 18,14 €
La Voie de l’imaginaire : Le processus en Art-Thérapie, d’ Alexandra Duchastel aux éditions Québecor 18,95 €
Soigner l’adolescent en art-thérapie, de Jean-Luc Sudres aux éditions Dunod 29 €
Guide des pratiques psycho-corporelles : Relaxation, hypnose, art-thérapie, masages, yoga… de Isabelle Célestin- Lhopiteau et Pascale Thibault-Wanquet aux éditions Masson 19€

Avec Rebelle-Santé, découvrez les bienfaits de la santé naturelle et des médecines douces ! 

Notre magazine est totalement indépendant, chaque article est soigneusement rédigé (par des humains) dans votre intérêt exclusif. Aucune publicité déguisée. 

En vous abonnant, vous aurez accès à plus de 10 000 articles et 45 nouveaux articles chaque mois.

Magazine

• Belle-Santé n° 95