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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Soulager l’endométriose

Des méthodes naturelles existent !

L’endométriose touche environ une femme sur 10. Cette maladie fortement invalidante est souvent diagnostiquée tardivement, 10 ans après l’apparition des symptômes en moyenne… et les traitements médicaux (anti-inflammatoires, traitements progestatifs, ménopause artificielle, intervention chirurgicale…) sont lourds et invasifs. Il existe pourtant des solutions naturelles pour réduire la maladie au silence, diminuer les lésions et s’attaquer aux causes profondes. Suivez le guide.

L ’endométriose est une maladie qui débute parfois dès l’arrivée des premières règles, parfois plus tard dans la vie des femmes, entre 25 et 50 ans en moyenne. Elle se manifeste par de fortes douleurs menstruelles, des douleurs pendant les rapports sexuels, des douleurs pelviennes qui peuvent irradier dans le dos et les jambes, l’apparition de kystes, des troubles du transit et parfois des troubles lors de la miction si des lésions endométriosiques sont localisées au niveau de l’intestin ou de la vessie. Les symptômes varient d’une femme à l’autre et dépendent de la localisation des lésions. C’est une maladie très invalidante qui handicape profondément les femmes dans leur vie professionnelle, sociale et amoureuse. Elle est également une cause fréquente d’infertilité.

L’endomètre est le tissu qui recouvre la paroi interne de l’utérus. Chaque mois, il s’épaissit en vue d’une éventuelle gestation pour permettre l’implantation d’un ovule fécondé. En l’absence de grossesse, l’endomètre desquame et saigne. Ce sont les règles. Puis le cycle recommence. Chez les femmes atteintes d’endométriose, les tissus de l’endomètre se développent en dehors de la cavité utérine : le plus souvent sur les ovaires, les trompes, le col de l’utérus, mais aussi parfois les intestins, la vessie et même, dans de rares cas, jusqu’aux poumons. Ces tissus suivent le rythme des cycles en s’épaississant et se décomposant, et ils provoquent douleurs vives et infl ammation chronique. L’endométriose entraîne aussi des adhérences entre les organes et parfois des kystes.

Si vous souffrez de fortes douleurs menstruelles, quoi qu’on ait pu vous dire : ce n’est pas normal ! Vous êtes peut-être atteinte d’endométriose et vous ne devez pas hésiter à consulter.

La bonne nouvelle est que vous n’êtes pas condamnée à souffrir. Les recherches sur l’endométriose ont avancé, surtout outre-Atlantique, et on commence à mieux en comprendre le mécanisme et les causes. On a notamment découvert que l’alimentation et certains composés végétaux peuvent non seulement réduire les douleurs mais aussi stopper l’évolution de la maladie. Si certains aliments ont tendance à aggraver les symptômes, d’autres ont une action protectrice et anti-inflammatoire.

L’alimentation anti-inflammatoire

L’endométriose est une maladie infl ammatoire chronique. La première chose à faire est donc d’agir sur cette infl ammation en adoptant une alimentation fortement anti-infl ammatoire et antioxydante.

– Dans ce domaine, la médaille d’or revient à certaines épices comme la cannelle, le curcuma, le gingembre, l’ail, à adopter quotidiennement, et aussi à certains légumes et fruits comme les crucifères, notamment le brocoli, et les petits fruits rouges comme les myrtilles et les framboises. Ces aliments sont à ajouter le plus souvent possible au menu. De manière générale, les épices, les aromates et les légumes sont bénéfiques.

– Les oméga 3 ont également des propriétés anti-inflammatoires, contrairement aux oméga 6 qui sont pro-inflammatoires. La majorité de la population occidentale consomme beaucoup trop d’oméga 6 et pas assez d’oméga 3. Notre alimentation devrait nous apporter au maximum 4 fois plus d’oméga 6 que d’oméga 3, soit un ratio 4/1, mais, pour une alimentation anti-inflammatoire, il faudrait se rapprocher du ratio 2/1. En cas d’endométriose, il est donc important de choisir les bonnes sources de gras. Vous trouverez des oméga 3 dans les poissons gras comme le saumon, les sardines, le maquereau (sous forme de DHA et EPA), dans les œufs de poules nourries aux graines de lin (DHA) et dans les graines de lin, de chia, de chanvre, les noix et l’huile de colza (ALA).

Dans certains cas, une supplémentation en huile de poisson peut s’avérer utile.

– L’endométriose est assez fréquemment associée à une hyperperméabilité intestinale, et une amélioration des symptômes a souvent été constatée avec une éviction du gluten. Si vous n’y êtes pas intolérante, vous pouvez continuer à en consommer en petite quantité, mais privilégiez néanmoins le pain au levain bio fait avec des farines pauvres en gluten.

– Le sucre est à éviter absolument si vous souffrez d’endométriose. C’est un aliment fortement proinflammatoire. Il contribue à l’inflammation chronique et donc aux douleurs de l’endométriose. Les aliments à index glycémique élevé, comme les céréales raffinées, sont à limiter également.

En résumé, consommez une alimentation naturelle non transformée, majoritairement végétale, en faisant la part belle aux légumes et fruits bio, épices, herbes aromatiques, noix, graines, lentilles, pois chiches, et en y incluant des petits poissons gras et des œufs de poules nourries aux graines de lin.

Diminuer l’excès d’œstrogènes

L’endométriose est associée à une hyperœstrogénie ou dominance en œstrogènes. Il y a un excès d’œstrogènes par rapport à la progestérone, ce qui induit un déséquilibre en faveur des œstrogènes. Cette dominance favorise la croissance des lésions d’endométriose car ce sont les œstrogènes qui font se développer l’endomètre. Il est donc très important de réguler cet excès d’œstrogènes.

– C’est le foie, notre usine de recyclage, qui est chargé d’éliminer les œstrogènes en excès. Il est, par conséquent, essentiel de prendre soin de ce dernier et de lui donner un petit coup de pouce avec des plantes comme la bardane ou le chardon-Marie, en teinture-mère, par exemple. N’hésitez pas non plus à consommer des artichauts, à utiliser le romarin en cuisine, etc.

– Il faudra également favoriser la production de progestérone avec des plantes progestérone-like, la meilleure pour ce travail étant le gattilier (1).

– L’alimentation a aussi un rôle à jouer ici. En effet, certains aliments, notamment la viande, surtout rouge, et les produits laitiers ont une action proinflammatoire. Les produits animaux favorisent en outre le climat d’hyperœstrogénie, car ils fixent la dioxine et les polluants organiques persistants qui agissent comme des perturbateurs endocriniens. Ils doivent donc être limités et vous devez impérativement les choisir biologiques.

– Le cas du soja est un peu particulier. Comme il contient des isoflavones, un phyto-œstrogène, la plupart des femmes atteintes d’endométriose évitent d’en consommer. Pourtant, il semblerait que, dans l’endométriose, le soja se comporte plutôt comme un antiœstrogène et améliore les symptômes de cette affection. Par conséquent, si vous le supportez au niveau digestif et que vous n’avez pas de contre-indications à sa consommation (comme des problèmes thyroïdiens), le soja bio sous forme de produits le moins transformés possible, tofu par exemple ou lait de soja maison, consommé modérément, est plutôt bénéfique. Écoutez votre corps.

– Attention aussi aux perturbateurs endocriniens (bisphénol A, phtalates, PCB, dioxine, pesticides…). On les trouve dans certains cosmétiques, les contenants en plastique, les produits ménagers, les aliments non biologiques… Ils se comportent comme des œstrogènes et favorisent le développement de l’endométriose. Un grand ménage dans la maison et l’assiette s’impose donc.

L’endométriose n’est pas une fatalité, votre santé est entre vos mains !

 

(1) En cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant, consultez votre médecin avant d’utiliser le gattilier.

 

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Le rôle de la flore intestinale

Il semblerait qu’un déséquilibre du microbiote soit impliqué dans le développement de l’endométriose. Certaines bactéries pathogènes favoriseraient l’inflammation. À l’inverse, les bactéries probiotiques contribueraient à la réduction de l’inflammation, des douleurs et des lésions endométriosiques. Une souche probiotique en particulier, le Lactobacillus gasseri, a montré des effets particulièrement intéressants. 

 

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Les compléments alimentaires

Certains compléments alimentaires sont aussi efficaces que les anti-inflammatoires nonstéroïdiens pour diminuer les douleurs.

L’un d’entre eux est le palmitoyléthanolamide ou PEA, un acide gras que notre organisme fabrique naturellement en réponse à un stress physique. Cet acide gras a un effet fortement antidouleur et anti-inflammatoire, et il modulerait également le fonctionnement du système immunitaire. À raison de 400 mg par jour pendant quelques mois, le PEA contribuerait à une réduction importante des douleurs.

Le sulforaphane du brocoli, extrait des jeunes pousses de brocoli, a également montré un effet inhibiteur de l’inflammation, de la douleur et de la croissance des lésions d’endométriose. Le sulforaphane se trouve sous forme de complément alimentaire, mais n’hésitez pas non plus à consommer des pousses de brocoli germées.

La quercétine, antioxydante et anti-inflammatoire, favoriserait l’apoptose des cellules d’endométriose chez l’animal et pourrait donc contribuer à la réduction des lésions. À noter que les antioxydants sont bénéfiques de manière générale dans l’endométriose, car l’inflammation chronique favorise l’oxydation qui favorise elle-même l’inflammation. C’est un cercle vicieux.

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