Où en êtes-vous de votre MAGNÉSIUM ?
Le magnésium est souvent mis en avant par les industriels de l’eau minérale. À juste titre. Mais à quoi sert exactement cet oligo-élément et où le trouve-t-on ?
Deux Français sur trois manqueraient de magnésium (Mg), en particulier les femmes enceintes, les adolescents et les sportifs. Une aubaine pour les industriels des eaux minérales riches en cet oligo-élément et qui en ont fait un argument commercial majeur. Mais la réalité scientifique est moins simple : seul 30 à 50 % du magnésium ingéré est utilisable par l’organisme. La « biodisponibilité » est donc faible, raison pour laquelle les Apports Nutritionnels Conseillés (ANC) quotidiens sont d’environ 420 mg chez l’homme et 360 mg chez la femme (5 à 6 mg/kg
de poids). Des ANC importants au regard des 25 g de Mg qu’abrite notre organisme.
Alimentation
On retrouve du Mg en quantités appréciables dans de nombreux aliments, comme les fruits secs (noix, noix de cajou, noisettes, amandes…), les céréales complètes, le soja, le chocolat (cacao), les fruits de mer et bien sûr certaines eaux minérales (Badoit, Contrex, Hépar…)
À quoi ça sert ?
À tout, ou presque (voir encadré) ! Surtout présent dans les muscles et les os, le Mg est indispensable à la plupart des réactions enzymatiques et donc au bon fonctionnement de la quasi totalité de notre usine corporelle. En manquer, c’est fonctionner au ralenti au niveau musculaire (tensions, crampes, trem-
blements) et neurologique (conduc-
tion de l’influx nerveux), mais aussi ressentir de la fatigue, être stressé ou souffrir d’infections. Le Mg est également essentiel à la production d’énergie et à la synthèse de l’ADN et de l’ARN.
Magnésémie
La magnésémie, autrement dit le taux sanguin de Mg, est facile à mettre en évidence à l’aide d’une simple prise de sang. Elle exprime le taux de Mg contenu dans les cellules, ou Mg intra-cellulaire (magnésium « actif »). Plus précisément, l’analyse de sang permet de doser le Mg dans les globules rouges, ou Mg « intra-érythrocytaire »
qui traduit fidèlement l’état des réserves. Ce taux est d’environ 40 à 60 mg/l (1,60 à 2,45 mmol/litre) pour une magnésémie dans le sérum (sérique) d’environ 18 à 22 mg/l (0,75 à 0,90 mmol/litre). On peut aussi doser la magnésurie, taux de magnésium dans les urines, par une simple analyse d’urines, qui correspond au Mg éliminé dans les urines via la filtration rénale.
Trop…
L’excès de Mg est rare (magnésémie supérieure à 24 mg/l ou 1 mmol/l). Il correspond à des situations bien particulières : insuffisance rénale, hypocalcémie, hypothyroïdie, intoxications médicamenteuses (ou usage de certains médicaments anti-acides contre les ulcères gastriques), mais aussi lavements et intoxications industrielles.
… ou pas assez
La carence est beaucoup plus fréquente (inférieure à 15 mg/l ou 0,6 mmol/l). Elle correspond surtout aux carences d’apport (malnutrition), aux pertes (diarrhée, brûlures, allaitement, alcoolisme, stress…), à la prise de diurétiques, lors de l’hyperthyroïdie ou dans le diabète.
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