Entre deux tours…
Parfois, on a la plume légère… Mais là, au moment où j’écris, nous sommes entre les deux tours de l’élection présidentielle et j’ai du mal à trouver les mots. Comme je l’avais prédit le mois dernier (quelle fine limière !), un « On » est toujours en lice. J’espère qu’il m’aura lue et que, d’ici peu, le pays entier sera abonné à Rebelle-Santé…
En attendant, dans cette période où chacun y va de sa vérité de la manière la plus vive et la plus péremptoire possible, quitte à se fâcher avec son père, sa mère et ses meilleurs amis, je voudrais juste lever la main, au milieu de la foule, en criant POUCE ! On arrête, on arrête de se mépriser, de ricaner, de s’insulter… Je propose plutôt de rassembler nos énergies pour faire avancer le débat vers une société moins déprimante. Et, pour commencer, d’écouter Julos Beaucarne.
Celles et ceux qui connaissent ce chanteur et poète belge savent combien il est primordial, dans les plus sombres moments de la vie, de « s’aimer à tort et à travers ». C’est important, aussi, de se le dire et de se le répéter*, de ne jamais attendre qu’il soit trop tard pour regretter de ne pas l’avoir fait assez. Qui plus est lorsque l’ambiance est aux discours haineux, égoïstes et stupides. C’est une méthode exceptionnelle pour garder le moral dans la tempête.
J’ai le souvenir de vacances dans le Lot, quand j’étais petite, avec mon amie Marie-Pierre, où nous harcelions sa tante en lui répétant toute la journée : « Thérèse, dis-moi que tu m’aimes ! ». Forcément, elle nous répondait oui, même si c’était en soupirant la dixième fois de la journée, et c’était un jeu délicieux.
En voyant la tournure prise par les discussions en cette période électorale, je me dis qu’on oublie parfois l’essentiel. Ne laissons pas l’atmosphère électrique mettre en péril nos relations avec un entourage qui, bien souvent, partage nos valeurs et nos objectifs et, quand le ton monte, jouons à « Dis-moi que tu m’aimes » et pensons à Julos, continuons à nous aimer, à tort et à travers, sans jamais oublier de se le dire, au risque de se répéter**.
Bonne lecture et vive l’été !
* Le 26 avril dernier, le cœur de ma précieuse Denise, ange-gardien de mon enfance, s’est arrêté. Je l’aimais infiniment et, même si son départ me fait une peine immense, je suis heureuse d’avoir su lui dire à quel point je l’aimais, et qu’elle me l’ait dit aussi. Je suis même convaincue que, désormais, elle veille sur moi.
** L’abus de Je t’aime n’est pas dangereux pour la santé.