Nous sommes en alerte sécheresse, pourtant il pleut et ces jours-ci le froid est revenu. Manquerait plus que la chaudière tombe en panne ! En plus, comme le chante Stephan Eicher, “les nouvelles sont mauvaises, d’où qu’elles viennent”. Heureusement, le jardin est couvert de primevères, de pâquerettes et de violettes… mais parfois, ça ne suffit pas pour garder le moral. Alors, comment faire ? Éteindre la télé et arrêter d’écouter les actualités en boucle, choisir de croiser les infos venues de différentes sources, les vérifier, les recouper et, surtout, réfléchir par soi-même en les analysant.

En ce moment, des livres passionnants paraissent chaque semaine et nous permettent de ne pas rester simples spectatrices et spectateurs de nos vies. Clémence en a sélectionné pour nous dans sa rubrique. Je pense en particulier à celui de Gérard Hastings, L’hyperconsommation nuit gravement à la planète ; et à celui de Pierre Rouvière et Barnabé Crespin-Pommier, au titre provocateur, Écolo, mon cul !, qui donne des éléments très concrets pour faire des choix intelligents. À votre avis, vaut-il mieux acheter une tomate importée du Maroc ou venue d’une serre bretonne surchauffée ? Partant d’exemples précis, les auteurs démontrent combien nous sommes dupés par un marketing effroyablement habile et sans complexes. Et, surtout, qu’il y a sans doute autre chose à faire qu’attendre en tremblant la catastrophe écologique et sociale annoncée. Écouter à longueur de journée des informations alarmistes conduit immanquablement à la déprime. Faire un état des lieux, comprendre les enjeux et donner un sens à nos choix permet de reprendre pied. À partir de là, il ne nous reste qu’à partager ce que nous avons appris, compris, à convaincre notre entourage que personne n’est obligé de participer sans réfléchir à un système absurde et dangereux. Au contraire, chacune et chacun peut agir à sa mesure, en y gagnant en bonheur et en énergie.

J’aurais aimé conclure cet édito avec une bonne nouvelle, celle d’un acquittement définitif pour notre amie Pinar Selek, harcelée par le pouvoir judiciaire turc depuis 25 ans (voir édito du numéro précédent). Nous étions une centaine à faire le voyage au tribunal d’Istanbul pour l’audience du 31 mars dernier. Malheureusement, la situation est toujours la même ; nous y retournerons le 29 septembre prochain pour une énième audience. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site internet pinarselek.fr.

Je vous souhaite un printemps actif et engagé !